Si on ne fait pas de la politique, d’autres le feront à notre place
Les jeunes et l’engagement en politique, vaste sujet ! On entend d’un côté que notre génération ne s’intéresse plus à la politique. D’un autre côté, on entend que les jeunes se mobilisent à fond pour le climat, le féminisme, contre Parcoursup ou encore contre le racisme. Où est la vérité ?
Il paraît évident que toute une partie du pays, et donc une partie de la jeunesse, se détourne des partis politiques. Les politiques libérales qui se suivent et se ressemblent depuis les années 1970 y sont pour beaucoup. Notre génération n’a connu que le libéralisme. La victoire du PS en 2012 laissait penser qu’une autre histoire allait s’écrire, puis la soumission de cette “gauche de gouvernement” aux logiques patronales a fait le reste. Que ce soit le PS ou la droite, les salaires n’augmentent pas, l’État n’investit pas dans l’éducation, la jeunesse ne voit pas de meilleurs horizons se dessiner.
Dans ce contexte, comment ne pas comprendre qu’un fossé se creuse entre les responsables politiques et les jeunes ? Pas de changements majeurs à la tête de l’État depuis 50 ans, liens évidents entre les gouvernements successifs et la finance, déconnexion entre les Ministres et le monde du travail, la liste est longue. La pensée dominante individualiste, chère à la Macronie, laissant penser que l’État ne peut plus rien et qu’il n’y a qu’à se débrouiller chacun dans son coin, pousse également au fatalisme et au repli sur soi.
Pourtant, l’engagement collectif persiste. Les associations, les fédérations sportives, les syndicats, continuent de faire des adhésions, notamment dans la jeunesse. Certaines organisations politiques de jeunesse sont même dans d’excellentes dynamiques. C’est le cas du MJCF qui fait vivre ce journal, dont les combats sont régulièrement relayés dans ses colonnes. C’est donc la preuve que faire de la politique de proximité, de manière simple et concrète, permet encore aux jeunes de s’engager.
La politique ce n’est pas que du mauvais spectacle sans lien avec le réel, c’est aussi et surtout des combats du quotidien, pour changer notre quartier, notre lycée, notre fac, notre ville, et demain le pays. Faire de la politique, c’est participer à un tournoi de foot pour la paix en Palestine, aller à une soirée pour le revenu étudiant, prendre un verre dans sa cité-U pour débriefer l’actualité, rejoindre un comité de défense du bac pro sur son lycée. Faire de la politique, c’est aussi lire un article, en écrire un la semaine d’après, faire vivre ce journal militant qu’est L’Avant-Garde.
L’Avant-Garde, c’est aussi une édition hebdomadaire disponible en ligne gratuitement. Un journal par et pour les jeunes, c’est aussi la première porte vers l’engagement. Les transformations profondes dont nous avons besoin ne se feront qu’avec la majorité, pas contre elle.