Le PCF reçoit l’OLP, quand les communistes font la diplomatie française

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Le PCF reçoit l’OLP, quand les communistes font la diplomatie française

Le Parti Communiste Français a, encore une fois, devancé l’État sur la question palestinienne, ce mercredi 4 juin à Paris, en lançant l’alliance internationale pour la reconnaissance de l’État de Palestine avec de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP).

Des dizaines de milliers de morts, des centaines de milliers de blessés, de déplacés, deux millions de personnes menacées de famine, de bombardements, des journalistes, des soignants et des humanitaires ciblés, assassinés, des villes détruites… Sous la coupole de Colonel Fabien, le siège du PCF, les témoignages des représentants politiques palestiniens, français et internationaux s’enchaînent dans la gravité. À l’approche de la conférence de l’ONU, le 19 juin prochain, la question de la reconnaissance de l’État de Palestine revient enfin sur le devant de la scène internationale, alors qu’un génocide est en cours.

Le Parti Communiste Français et nous, c’est une longue histoire”, débute Bassam as-Salhi, secrétaire général du Parti du Peuple Palestinien, appuyé par ses camarades de l’OLP. Et de rappeler : “Ce qu’il se passe en Palestine aujourd’hui, c’est un genocide, une épuration ethnique, un nettoyage ethnique. Netanyahu refuse clairement l’avènement d’un État de Palestine.

Si certains dirigeants palestiniens gardent espoir en Emmanuel Macron et le remercient, Bassam, lui, n’est pas dupe. “J’ai rencontré le président Macron en 2018. Il nous avait demandé de patienter pour la reconnaissance de l’État de Palestine. Ce qu’il s’est passé depuis ? D’avantage de colonisation, d’avantage d’occupation. Attendre c’est être complice.

Le Parti Communiste Français joue le rôle de l’État

Cette journée, historique, organisée par le Parti Communiste est, selon Qasem Awaad, membre de l’OLP, du Conseil National Palestinien et sous-secrétaire du département des droits de l’Homme, “un moyen pour que la France guide l’Europe, pour une lutte communiste entre tous, pour la liberté palestinienne, l’indépendance et l’autodétermination du peuple palestinien”. Il évoque également “une nouvelle méthode de travail politique” permettant, l’espère-t-il, d’ “exercer une réelle pression sur les gouvernements du monde entier, et pas seulement sur la France, pour qu’ils reconnaissent l’État de Palestine.

Les communistes font ce que l’Elysée aurait dû faire depuis longtemps”, lâche Assan Lakehoul, secrétaire général du MJCF. “Nous sommes une force politique de premier plan, avec une activité diplomatique forte. Nous en avons fait la démonstration mercredi”, poursuit Assan Lakehoul, et Vincent Boulet, responsable international du PCF de renchérir : “Nous sommes à l’avant-garde, et nous faisons ce que le gouvernement n’a pas fait. C’est dans la droite ligne de l’engagement des communistes français pour les droits du peuple palestinien.” Il rappelle l’arrivée de Yasser Arafat en France, en 1988, pour que le pays dit des lumières reconnaisse la Palestine, ainsi que la rencontre entre le dirigeant palestinien et le PCF “pour voir comment nous pouvions être un acteur majeur qui pousse et imprime un rapport de force dans la société française.”


Le 18 juin à New York, la France, notamment, aura l’occasion de faire peser la voix des Palestiniens. C’est donc à Emmanuel Macron de décider, en son âme et conscience, si oui ou non, il choisit d’écouter le peuple palestinien, d’être “du bon côté de l’Histoire”, murmure Assan Lakehoul, pour la paix, pour une solution à deux états, comme le répètent les politiques palestiniens et les communistes français depuis des décennies, ou s’il prend le parti des puissances israélienne et américaine, au dépend de populations qui ne demandent qu’à vivre.


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