La question du programme nucléaire iranien est source de tensions au Moyen-Orient depuis maintenant plusieurs décennies. Si en 2015, un consensus international semblait s’être dégagé, la politique agressive et irresponsable menée par les États-Unis et Israël semble avoir fait voler en éclats toute possibilité de consensus international.
Comble de l’ironie, sur les deux puissances les plus hostiles à un Iran nucléaire : l’une s’est dotée illégalement de la bombe atomique et la seconde reste à ce jour la seule puissance à s’en être servi contre des cibles civiles.
La politique belliciste de ces deux États, a non seulement sapé les efforts diplomatiques du reste du monde, mais a également contribué à l’embrasement actuel du Moyen-Orient.
Le scandale diplomatique du retrait états-unien du JCPOA
Le 8 mai 2018, Donald Trump a annoncé unilatéralement le retrait des États-Unis de l’Accord de Vienne sur le nucléaire iranien (JCPOA). Un accord pourtant encore soutenu par l’ensemble des autres signataires : l’Union européenne, la Russie, la Chine, ainsi que l’Iran.
Après des décennies de bras de fer, ce texte, signé en 2015, avait permis une levée partielle des sanctions économiques contre l’Iran en échange de garanties sur la nature civile de son programme nucléaire. C’était un compromis diplomatique majeur, fruit de plusieurs années de négociations difficiles, visant à éviter une confrontation militaire ouverte.
Ce retrait irrationnel d’un point de vue diplomatique est le fruit de pressions exercées aux États-Unis par les courants néoconservateurs, fanatiquement va-t-en-guerre. Mais il s’explique aussi par la volonté de la Maison Blanche de maintenir par la force l’hégémonie de l’impérialisme américain de plus en plus remis en question. Cela quitte à s’affranchir de plus en plus ouvertement du droit international et à balayer des décennies de diplomatie multilatérale.
Israël : une fuite en avant guerrière
Depuis le 7 octobre Israël est engagé dans une surenchère militaire dont l’issue est de plus en plus incertaine. Plus de 50 000 Palestiniens, ont déjà péri sous les bombardements criminels de Tsahal, sans que le Hamas ne soit éradiqué. Les colons multiplient les exactions en Cisjordanie avec la complicité des autorités. Et à présent Benjamin Netanyahou s’apprête à entraîner son pays dans une guerre contre l’Iran. Accusant ce dernier, sans preuve, de poursuivre secrètement le développement d’un arsenal nucléaire.
Si les communistes – à commencer par le Tudeh en Iran – se sont toujours opposés au régime réactionnaire de Téhéran, ils n’en demeurent pas moins conscients des conséquences dramatiques qu’entraînent les politiques de sanctions ou de renversement de régime menées au nom des “droits de l’homme“.
Après avoir saboté un accord historique, Israël cherche désormais à préserver sa domination régionale en s’attaquant à une puissance qui remet en cause l’hégémonie occidentale. Une logique de confrontation qui éloigne toute perspective de paix juste et durable au Proche-Orient.
Un recul de la crédibilité des institutions internationales :
L’approche belliciste des États-Unis et d’Israël ne menace pas seulement la sécurité de l’Iran, mais elle sape également la crédibilité des institutions internationales. Qu’il s’agisse de Nations Unies ou de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
L’accord nucléaire iranien avait été soutenu par un large consensus international et était censé être un modèle de coopération multilatérale. Le retrait des États-Unis a non seulement montré l’irresponsabilité d’un seul acteur dominant, mais a aussi mis en évidence la faiblesse des mécanismes internationaux de régulation et de résolution des conflits. Cette politique a également permis à un régime fortement contesté en interne et tenté par des politiques réformatrices de souder sa population autour de ses dirigeants sur un agenda nationaliste.