Le dernier sommet de l’OTAN, qui s’est tenu à La Haye les 24 et 25 juin, a confirmé l’intensification de l’agressivité militaire américaine. Washington pousse désormais ses alliés à consacrer au moins 5 % de leur PIB aux dépenses militaires, bien au-delà de l’engagement déjà controversé fixé à 3 %. Cette exigence survient alors que les budgets militaires cumulés des 32 pays membres de l’OTAN surpassent largement ceux de la Russie ou de la Chine : 1 474 milliards contre 245,7 pour la Chine et 149 pour la Russie.
Cette fuite en avant n’est donc pas dictée par des impératifs de défense, mais par la volonté de préparer des politiques d’agression contre tout État contestant l’ordre impérialiste occidental.
Face à cette dynamique, la soumission des dirigeants européens frappe par son empressement. Elle étonne même une partie de la presse bourgeoise. L’Allemagne, la Pologne ou les pays baltes ont rapidement salué cette militarisation accrue, révélant le caractère creux du discours sur une prétendue « autonomie stratégique européenne ». Seule l’Espagne semble vouloir s’opposer à cette surenchère. L’Union européenne montre une fois encore le visage d’un bloc sans volonté politique propre et totalement inféodé aux intérêts géostratégiques américains.
Les droits de douane, la politique gazière américaine, et maintenant l’exigence de surarmement révèlent la volonté américaine de faire payer toujours plus cher à ses alliés le prix de leur dépendance. Il ne s’agit pas d’un partenariat, mais d’une mise sous tutelle.