Le classement 2025 des institutions mondiales de recherche est tombé mi-juin : la France n’est plus dans le top 10. Triste confirmation d’un effondrement annoncé.
Rien de surprenant. Depuis des années, le service public de l’enseignement supérieur et de la recherche est méthodiquement démantelé. On privatise, on précarise, on sélectionne. La loi de programmation de la recherche (LPPR) a consacré la mise en concurrence des chercheurs, tandis que Parcoursup et Mon Master organisent celle des étudiants. Résultat : l’État se désengage, le privé s’installe — confortablement.
Entre 2000 et 2015, la France enregistrait une hausse de 40 % de ses publications scientifiques. Entre 2015 et 2021, la dynamique s’effondre : à peine 10 % de croissance. En 2020, la France tombait déjà au 9ᵉ rang mondial. Aujourd’hui, elle sort du top 10. Le naufrage est acté.
Mais la recherche ne devrait pas être un simple podium. Elle ne devrait jamais être une compétition. La science n’a de sens que si elle est partagée. Elle reste ce que l’humanité a de plus précieux pour affronter les défis de notre époque : crise climatique, pandémies, effondrement écologique…
Ce dont nous avons besoin, ce n’est pas de plus de sélection, mais de coopération. Pas de plus de hiérarchie, mais de moyens. Pas de plus de compétition, mais d’un effort collectif, international et solidaire.
Sortir du top 10 n’est pas une fatalité. C’est une conséquence politique. Il est encore temps de changer de cap, à condition de considérer la recherche non comme un coût, mais comme un bien commun.