Quoi de plus métal ? À 76 ans, atteint de la maladie de Parkinson, Ozzy Osbourne accomplit son ultime rébellion en donnant un concert d’adieu géant. Il meurt dix-sept jours plus tard, le mardi 22 juillet dernier.
Birmingham, berceau du heavy metal
Ce concert, nommé Back to the Beginning (“Retour au commencement”), a eu lieu le 5 juillet à Birmingham, là où, en 1968, le chanteur a fondé Black Sabbath, le premier groupe de heavy metal de l’Histoire, avec le guitariste Tony Iommi, le bassiste Geezer Butler et le batteur Bill Ward.
À l’époque, leur salle de répétition se trouvait en face d’un cinéma qui projetait des films d’horreur. Ozzy raconte qu’il “trouvait bizarre qu’autant de monde aille voir des films qui faisaient peur. Personne ne nous écoutait, alors on a décidé de jouer de la musique qui faisait peur.” Ainsi, le métal était né.
Cinquante-sept ans plus tard, à l’occasion de ce qui était annoncé comme le plus grand concert de heavy metal de l’Histoire, le Musée et Galerie d’art de Birmingham a présenté une exposition retraçant la vie du chanteur, intitulée Ozzy Osbourne : héros de la classe ouvrière.
Sauf que cette fois-ci, ils ne sont pas revenus seuls, mais accompagnés de dix-huit groupes ou supergroupes qui les ont suivis dans la grande aventure du métal. Des classiques Metallica aux psychédéliques Tool, en passant par les Français Gojira, uniques non-anglo-saxons honorés d’une invitation. Le concert a duré dix heures, devant 45 000 spectateurs. Lorsque Black Sabbath apparaît sur scène pour clore la soirée, Ozzy est assis sur un trône noir. Bien que sa maladie l’empêche de se lever, il chante et galvanise la foule. Une ode à la vie et à la persévérance.
“Le vrai satanisme, c’est la guerre”
S’il est connu pour son sens du spectacle, comme le jour où il croqua une chauve-souris qu’un spectateur lui avait lancée, l’Anglais, qui avait grandi avec les Monty Python, savait aussi se prendre au sérieux. Un de leurs morceaux les plus emblématiques est War Pigs (“Porcs de guerre”), écrit pendant la guerre froide et plus précisément en plein enlisement de la guerre du Vietnam. Dans une ambiance sonore angoissante, Black Sabbath dénonce des “généraux qui s’assemblent comme des sorcières à des messes noires” et des “politiciens qui se cachent (…) et traitent les gens comme des pions d’échecs”. Car, comme l’explique le bassiste Geezer Butler, “Le vrai satanisme, c’est la guerre.”