La sélection post-bac fait des ravages, un étudiant communiste toulousain témoigne cette semaine.
Le saviez-vous ? 91 000 jeunes bacheliers n’ont pas eu d’affectation. À l’UEC Toulouse, cela fut une violence de trop à nous infliger, la jeunesse de France et en particulier celle des classes populaires. Nous avons donc décidé de lancer et de prendre l’initiative en montrant le chemin de la lutte contre la sélection à Toulouse !
Un mal profond touche l’université à Toulouse et en particulier à Jean Jaurès. Nous avons pu le voir en allant à la rencontre des étudiants sur les chaînes d’inscriptions et des réunions de prérentrée. Et nos pressentiments de cette crise universitaire à Toulouse se sont renforcés toute la journée du 20 septembre à Jean Jaurès.
Une jeunesse en colère
Les chaînes d’inscriptions ont fait venir l’ensemble des étudiants pour remplir leur inscription pédagogique et se familiariser avec l’université. C’est l’occasion pour nous de prendre connaissance avec les étudiants, de ne pas rompre le lien et des expériences de la lutte politique. En ce sens, de ne pas se laisser avoir par le marasme idéologique qu’a promu l’administration.
Non, l’année ne sera pas simple. Nous étudiants, nous n’aurons pas une année simple entre la précarité et le manque de moyens alloués à la fac. Non, cette situation ne conduira pas pour l’ensemble de nous à des études épanouissantes, libératrices et émancipatrices. Non, l’éducation ne sera pas la priorité de l’administration et du gouvernement (surtout avec la période électorale).
Les étudiants en seconde année et plus témoignent déjà d’une année éprouvante. Un étudiant nous a témoigné qu’il ne pouvait pas avoir de bourse, alors que sa situation était précaire. Ou encore, les étudiants étrangers refusés dans leur démarche administrative. Ce sont de nombreux étudiants, nous disant que l’année de la COVID-19 fut une période “désespérante”, “où j’ai totalement décroché de mon année”.
C’est bien dans cette misère commune que les étudiants ont bien “senti” que le problème était bien plus que la COVID-19, que c’était bien un problème politique. Il est devenu alors évident, qu’après avoir “senti” ce problème, la solidarité, la bienveillance et l’humain d’abord devaient être la priorité d’un gouvernement.
L’Arche de la colère
Il y a toujours de l’espoir pour de nouveaux jours heureux. Pour la construction d’un nouveau mouvement d’agitation historique qui ferait trembler l’ancien monde.
Paul Vaillant-Couturier disait que le communisme était la jeunesse du monde. Nous avons donc suivi avec créativité ce principe, en montrant que le 20 septembre, le communisme est une force de mobilisation ! Faire prendre conscience de ces 91 000 jeunes abandonnés par le gouvernement ! À tous ces jeunes sans fac, subissant les oppressions tant morales qu’économiques d’un mode de production qui suggère tout le temps qu’ils sont de trop, qu’ils sont des accidents de ce système et qu’il devrait retourner là d’où ils viennent.
Quel drame, qu’un pays aussi riche que le nôtre, est de si pauvre moyen pour nous, étudiants et jeunes de ce pays. Voilà pourquoi, l’UEC Toulouse le 20 septembre est montée à l’assaut de l’Arche à 7 h 30, pour dévoiler l’escroquerie de ces premiers jours de cours, de faire prendre conscience aux étudiants de la solidarité qui doit être faite.
Car un étudiant sans affection, c’est déjà une partie de ce que tu vas subir tout le long de l’année. Mais aussi, cette sélection, c’est déjà ce que tu as subi.
En réalité, tes options, les pressions de la famille, ta classe sociale ne t’ont pas vraiment laissé de choix. La sélection que tu as subie, c’est déjà cette absence d’affectation. Ce moment où tu voulais faire un BTS, mais que tu n’as pas eu le choix d’aller en psychologie, ce moment où tu as été obligé d’aller en histoire plutôt qu’en cinéma.
Les conséquences du manque d’investissement à UT2J
Tous les ingrédients sont là pour l’échec. Nous sommes allés à 12h30 à la rencontre des étudiants pour discuter de notre action du matin, pour être au plus proche des étudiants sur leur point de vue et comprendre ensemble la situation pour la transformer.
Une queue de 100 mètres pour aller manger au resto CROUS, tout autant pour le kebab du coin, un peu moins pour les trois camions de fast-food et pour le magasin alimentaire du CROUS. Tout ça n’est pas sérieux.
Nous payons la crise de cette économie justifiée par des dogmes absurdes. Par un gouvernement préférant produire et spéculer sur une fac “islamo-gauchiste”, “une convergence entre ayatollah Khomeini et Mao” dans les universités françaises.
“D’accord, si vous le dites, mais comment je mange moi ? Avec une file d’attente aussi grande et pour assister à mon cours à 14 h ? Étant sorti aujourd’hui à 12h50 pour les roulements à cause de la COVID-19 ?”
Le pouvoir ne répond pas. Car la réponse, il la connaît. Nous démasquons de plus en plus, tous ensemble les tenants de l’ordre établi. La lutte des sans fac doit être menée. Car la lutte des sans fac est la vôtre, elle est la nôtre.