Le feuilleton aura duré plusieurs semaines et monopolisé l’espace médiatique pendant les premiers jours de l’année : un nouveau Premier ministre a été nommé. Les progressistes n’ont rien à en attendre, le monde du travail n’a aucune illusion à se faire.
Avec Gabriel Attal (mais il en aurait été de même avec Julien Denormandie ou Bruno Le Maire) la bourgeoisie va pouvoir dormir sur ses deux oreilles, les intérêts du CAC40 ont de beaux jours devant eux, Bernard Arnault et consort peuvent avoir l’esprit tranquille. D’après la Banque de France, la situation financière des grands groupes français est “très satisfaisante” malgré l’inflation. Pendant ce temps-là, de nombreux étudiants se saignent pour se loger quitte à mettre en péril leurs études, pendant ce temps-là, des lycéennes et lycéens angoissent à l’approche de la sélection par Parcoursup, pendant ce temps-là des jeunes enchaînent les boulots précaires tant par le salaire que l’instabilité du contrat.
Personne n’imagine que Gabriel Attal va s’attaquer à cette question de classe, il vaudrait mieux essayer de jouer aux échecs avec un pigeon. L’enjeu pour la jeunesse, la gauche, le monde associatif, les syndicats, est de réussir à créer des mobilisations permettant d’obtenir des victoires, de mettre en dynamique une majorité de femmes et d’hommes souhaitant des transformations sociales d’ampleur, souhaitant révolutionner leur quotidien.
Les remaniements se suivent, les ministres changent, mais les mêmes intérêts continuent d’être défendus à Matignon. Nous attendons donc la liste des ministres sans conviction, tant Emmanuel Macron et l’Assemblée nationale portent en eux la réaction et la destruction des droits, comme la nuée portant l’orage. La situation sociale et politique du pays nécessite pourtant des changements radicaux. Puisse le gouvernement Attal être combattu avec force, que cette force puisse incarner une alternative crédible et solide pour demain, servir de base à obtenir de grandes conquêtes sociales, pour enfin changer la vie.
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