Maurice Thorez sur le « réarmement démographique »

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Maurice Thorez sur le « réarmement démographique »

Macron a récemment demandé aux Français un « réarmement démographique ». Son discours culpabilisant, qui ignore tout des réalités des classes populaires et des jeunes, n’est pourtant qu’un mauvais remix de vieux slogans bourgeois.

Maurice Thorez dénonçait déjà en 1935 le reproche fait aux ouvriers et aux paysans sur la natalité. Il mettait en avant les difficultés populaires et les solutions d’une vraie politique familiale émancipatrice.

Ce que veulent les papas et les mamans

de Maurice Thorez

Les bourgeois stériles et dégénérés disent et font écrire par leurs journalistes que les femmes d’ouvriers, les femmes de paysans, que l’ensemble du peuple de France ne veut plus d’enfants. Ce n’est pas vrai. La classe ouvrière, les paysans, désirent des enfants. Les mamans et les papas sont fiers de leurs petits garçons et de leurs petites filles. Vous savez bien que chez les communistes on est heureux et fiers lorsque les bambins grandissent, qu’ils sont forts, intelligents ; on est même porté à exagérer un peu les qualités de l’enfant, à excuser ses défauts. On dit de son petit garçon turbulent : « Il me ressemble, j’étais comme lui à son âge ! ».

Ce n’est pas vrai que les ouvriers et les paysans de notre pays ne veulent plus d’enfants. Ce qui est vrai, c’est qu’ils ont peur, lorsque le père chôme, que la mère est sans travail, de ne pouvoir subvenir aux besoins de la famille. La maman se demande anxieusement comment les nourrir, les entretenir, les habiller convenablement, même avec coquetterie, afin qu’ils soient parmi les plus beaux.

Voilà à quoi pensent les papas et les mamans. Ils ont peur de ne pouvoir donner la vie à des êtres pleins de santé, robustes, intelligents, mais de faire naître des malheureux qui ne connaîtront jamais qu’une vie de misère.

Alors, si tel est bien votre sentiment, si c’est l’esprit de notre Parti communiste, il nous faut avoir la politique d’un grand parti, qui, libéré des théories individualistes et anarchisantes, proclame ouvertement son souci de l’avenir de son peuple et de son pays, d’un parti qui dans l’immédiat exige du travail et des salaires pour les papas, l’aide aux mamans, le soutien de la collectivité aux familles nombreuses, des maternités, des cantines scolaires, des colonies de vacances et meilleur marché, les meilleurs logements aux grandes familles.


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