Depuis 2015, l’association Les ami.e.s de Martha Desrumaux œuvre pour faire connaître et reconnaître l’histoire et la vie de Martha Desrumaux, afin de préserver sa mémoire et de faire entrer la première femme ouvrière communiste au Panthéon.
Martha, l’histoire d’une enfant de la classe ouvrière.
Née en 1898 dans le Nord-Pas-de-Calais et issue d’une famille nombreuse, elle est contrainte de quitter l’école dès l’âge de 9 ans pour travailler et aider sa famille à subvenir à ses besoins.
Elle fait ses premiers pas dans une distillerie, où elle aide à décharger des betteraves. Elle est placée comme bonne d’enfants dans la banlieue de Lille, avant de revenir dans sa ville natale de Comines pour devenir ouvrière dans le textile. Elle prend rapidement conscience de la pénibilité de la condition ouvrière et de son exploitation, ce qui l’incite à adhérer dès l’âge de 13 ans à la CGT.
Durant la Première Guerre mondiale, elle est contrainte de fuir à Lyon et travaille dans les usines de textile, où elle parvient, à 20 ans, à prendre la tête d’une grève qu’elle mène jusqu’à la victoire. Elle est alors marquée par l’importance du collectif et convaincue de la nécessité d’organisation.
Martha, une histoire de lutte et de résistance.
L’engagement de Martha se poursuit tout au long de sa vie : elle adhère au PCF en 1921, contribue à l’organisation de plusieurs grèves dans le Nord-Pas-de-Calais, devient rapidement la première femme ouvrière élue au comité central et est reconnue comme une dirigeante locale.
Elle est aussi l’une des grandes animatrices de la stratégie du Front populaire dans le département du Nord. Suite à l’interdiction du PCF sous l’occupation allemande, elle réorganise clandestinement le parti dans sa région et devient une figure de la Résistance avant d’être dénoncée. Elle est d’abord transférée dans les prisons allemandes en août 1941, puis déportée à Ravensbrück en mars 1942. Elle rentre en avril 1945.
Le travail de mémoire de l’association Les Ami.es de Martha Desrumaux.
C’est afin d’éviter que cette histoire s’oublie que l’association Les Ami.es de Martha Desrumaux entretient la mémoire de cette grande figure qui s’inscrit au sein de nombreuses luttes : le féminisme, la lutte contre le capitalisme et pour l’organisation de la classe ouvrière, l’anti-fascisme.
L’association, qui milite pour l’entrée de Martha Desrumaux au Panthéon, organise régulièrement des expositions et des spectacles, produit des livres et des documentaires à son sujet.