Alors que chaque année 60 000 nouveaux cas (dont 1% d’hommes) sont diagnostiqués pour les différentes formes de cancer du sein qui tuent 12 000 femmes par an dans le pays, le Sénat a enfin voté l’amélioration de la prise en charge de cette affection.
Si les progrès médicaux et techniques améliorent la prise en charge des patientes, elles subissent la double, voire triple peine face à ce cancer. La première peine, médicale, est liée aux traitements (ablation, chimiothérapie, radiothérapie, traitement sur le temps long, etc.). La deuxième est le coût économique lié aux soins annexes tels que l’achat d’accessoires (sous-vêtements adaptés, vernis spéciaux, perruque…), les activités physiques et les opérations de reconstruction mammaire (pose de prothèse). La dernière peine que subit un trop grand nombre de femmes est celle liée à la charge mentale de la gestion du domicile. À cela s’ajoute les conjoints qui trop souvent abandonnent leurs compagnes dans le combat contre la maladie : 20,8% des hommes quittent leur femme lorsqu’elle est atteinte d’un cancer .
Le projet de loi visant à améliorer la prise en charge des soins est une réelle avancée pour les femmes, puisque celui-ci implique que “ les prothèses capillaires et le renouvellement des prothèses mammaires, (…), sont pris en charge intégralement par les organismes d’assurance maladie” (Article 1e – III), mais également une partie des accessoires (sous-vêtements adaptés) et cosmétiques par la Sécurité sociale.
Si nous ne pouvons que saluer le vote de ce texte de loi, qui permet une réelle avancée, celui-ci n’est pas encore à la hauteur des besoins des femmes. Le coût économique reste très important, dégradant les conditions matérielles d’existence dans une période où le coût de la vie ne cesse d’augmenter. Les délais de prise en charge et les dépassements d’honoraires doivent faire l’objet d’un encadrement plus strict afin que le reste à charge pour les patientes approche de zéro euro.
Nous saluons le travail réalisé par Cathy Apourceau-Poly et Fabien Roussel ainsi que des groupes GDR et CRCE-K au sein des deux hémicycles qui ont permis le vote de cette loi.