Le 3 novembre, le Paris FC, actuellement 15ᵉ de Ligue 2 et 2ᵉ de D1 féminine, a annoncé dans un communiqué de presse ouvrir une billetterie entièrement gratuite pour tous ses matchs à domicile, une première mondiale. Cette gratuité s’appliquera donc à des matchs de très haut niveau en foot féminin, le club participant en effet à la ligue des Champions féminine.
Un club engagé
Dans son communiqué, le club de la rive gauche de la capitale souligne son ambition de “renouer avec l’essence populaire du football et de proposer un spectacle ouvert à tous.” Cet engagement va de pair avec la mise en avant, à chaque match à domicile, d’une association locale ou nationale œuvrant “au profit d’une société plus juste, plus inclusive et soucieuse de son environnement.”
Cela permettra aussi de promouvoir un football féminin qui peine pour l’heure à générer une ferveur comparable à son homologue masculin, alors même que les joueuses des clubs français excellent en Europe, à l’image de l’Olympique Lyonnais, 8 fois champion d’Europe en féminin.
Le seul club français masculin ayant déjà soulevé la coupe aux grandes oreilles, c’est l’Olympique de Marseille… en 1993. Le foot féminin français est donc largement à la hauteur de son homologue masculin. Cependant, par une histoire plus récente et un sexisme très présent dans le foot, il est de fait largement moins mis en valeur. Notons néanmoins que la tendance va vers une meilleure diffusion du foot féminin. La dernière coupe du monde était d’ailleurs diffusée sur le service public français.
Témoin d’un manque cruel d’accessibilité au sport
Si l’on ne peut qu’encourager pareilles initiatives rendant le sport accessible à celles et ceux qui le font, elles sont avant tout le reflet d’un manque absolument délétère de politiques publiques, a fortiori en matière d’accès au sport et à la culture. Les places au stade coûtent de plus en plus cher, le simple fait de suivre les matchs de Ligue 1 coûte 14 € par mois pour 70 % des matchs, 26 € par mois au moins pour la Ligue des Champions. Jusqu’en 2016, cette dernière était accessible gratuitement, sur une chaîne privée cependant.
Et la tendance prend une direction unique : celle d’un sport toujours plus cher, toujours moins accessible aux classes populaires. Entre le coût pharaonique des billets pour voir l’autre club de la capitale dont les places s’achètent à 50 € au moins, les billets pour les JO(P) a plusieurs centaines d’euros en plus de la politique d’expulsion des étudiant.es des Cités U, les transports en communs réservés pour les Jeux alors même que le service public se dégrade, entre rames bondées et fréquences diminuées.
L’initiative du Paris FC peut servir d’exemple à d’autres clubs, y compris de Ligue 1. L’avenir dira si le Paris FC est parvenu à faire augmenter l’affluence au stade Charléty. Ce qui est sûr en revanche, c’est que les habitant.es des 13ᵉ et 14ᵉ arrondissements pourront venir encourager leur club local sans débourser un seul euro.