Le Doliprane qui bouleversa la France

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Le Doliprane qui bouleversa la France

La petite boite jaune que tout le monde possède dans son placard est en passe d’être cédée aux Américains. Coup de tonnerre pour ce médicament sans ordonnance. Une séparation qui fait mal, tant en termes de souveraineté, d’emploi que de symbolique. 

Une annonce qui surprend malgré l’alerte sonnée par les députés communistes dès avril. Sanofi évoquait déjà à ce moment la possible séparation de sa filiale Opella. Pourtant, l’État s’est montré plus que généreux envers le groupe pharmaceutique. Après 1 million de crédits d’impôts recherche, 130 à 150 millions d’euros de réductions fiscales et 4,4 milliards d’euros de dividendes versés à ses actionnaires, le gouvernement demande des comptes. Une réaction trop tardive. 

Sanofi remet au cœur du débat le crédit d’impôt recherche. Celui-ci est censé financer la recherche et développement à application direct dans les entreprises. C’est donc une aide de l’État qui profite aux grandes entreprises au détriment de la recherche publique, mais aussi des plus petites entreprises.

La recherche est exclusivement pensée comme outil pour aller chercher de nouveaux profits et une rentabilité plus juteuse. Des savoirs sont certes accumulés, sont de suite privatisés avec, notamment, les brevets. Une logique qui met mécaniquement en difficulté l’innovation et la diffusion de savoir. 

Nous devons repenser notre modèle de recherche nationalement, mais aussi à l’échelle internationale. Nous devons passer de la concurrence à la coopération. 

L’industrie pharmaceutique est parmi les plus rentables, sauf que derrière, il s’agit de patients. Derrière la coopération dans la recherche, c’est aussi remettre l’humain au cœur de nos préoccupations ; car les pénuries et les inégalités d’accès aux médicaments freinent le développement de notre pays, mais plus largement, du monde.


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