Il n’existe pas de monstre sacré 

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Il n’existe pas de monstre sacré 

D’abord la colère. Une colère vive, pleine d’incompréhension et d’un sentiment d’impuissance. Comment peut-on être président et défendre un homme accusé de viol et dont les propos obscènes ont été filmés ? Comment peut-on être président et marcher ainsi sur toutes les femmes victimes de violences sexuelles et sexistes ? 

Il n’y a pas de monstre sacré, il n’y a que des hommes à qui on finit par dire un jour que ce n’est plus acceptable. 

C’est tout le monde du cinéma qui aujourd’hui vit secousse sur secousse. Un me too avec un train de retard, mais une libération tout de même. 

Tout cela est avant tout le reflet d’une situation que l’on a laissé pourrir. Le monde du cinéma n’est pas à prendre comme un monde à part, un mauvais huis clos. C’est un lieu où avant tout, il y a des travailleurs et travailleuses que l’on n’a pas voulu protéger. Que l’on a laissé en dehors du Code du travail sous prétexte de célébrité. Nous avons laissé la peur prendre le dessus. Celle de ne jamais retrouver d’emploi si l’on parle. Celle d’être blacklisté.  

Mais il n’y a pas de monstre sacré, il n’y a que des puissants, des dominants qu’on laisse profiter de leur position de pouvoir pour commettre des actes ignobles. 

Maintenant, l’heure est au changement. Nous devons protéger les victimes, peu importe le nom mis à l’agresseur. Ensuite, il faudra agir concrètement, faire preuve de fermeté, de tolérance zéro. Remettre les droits des travailleuses et travailleurs à exercer leur fonction en toute sécurité dans l’ensemble des corps de métier du cinéma. Que cela soit par des temps de prévention, des personnes référentes sur les plateaux ou une partie des budgets de chaque film dédiée à la lutte et la prévention contre les violences sexistes et sexuelles. 


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