La crue importante de la Garonne mi-janvier à Toulouse a conduit les résidents de la cité universitaire de Daniel Faucher à être déplacés.
Cité universitaire habituée à ne plus avoir d’eau chaude, pour Daniel Faucher c’était cette fois l’eau froide qui était à hauteur de 4 mètres. En effet, la cité universitaire située sur l’île du ramier était directement menacée par la montée de l’eau. Ainsi, les étudiants et les étudiantes ont été déplacés dans un gymnase par deux bus dans le nord de la ville.
Cette situation exceptionnelle était loin d’arriver à point nommé. En effet beaucoup de locataires étant de l’université Jean Jaurès, ils étaient en plein période de partiel. Une situation de partiel déjà très préoccupante : nombreux cas de COVID-19, surveillant.e.s en sous-nombres, restaurant universitaire bondé, structure et matériel inadaptés.
Les élus communistes et progressistes avaient en cela souligné cette désorganisation totale et rappelé les mesures de bases comme la mise en place à disposition de masques FPP2. L’université Jean Jaurès pendant les partiels a décompté 1 000 contaminations.
Inondation, manque de moyens et partiel : un mauvais ménage
Arrivés à leur destination à 20h, c’est dans la catastrophe qu’il fallut pour le Crous avec la mairie de Toulouse organiser un refuge de fortune pour 60 étudiants et étudiantes. Lits de camps et repas de fortune à 22h. Ce fut loin d’être une situation agréable, mais heureusement la solidarité a permis un appui moral et psychologique aux étudiants et étudiantes. A l’origine, un sentiment commun d’avoir été laissés pour compte dans cette catastrophe et en général, par des politiques libérales d’un gouvernement et d’une bourgeoisie qui les méprise.
Pour beaucoup ce fut une nuit courte, qui leur coûtera peut-être leur semestre. Pour beaucoup, cela leur rajoutera un poids sur une situation déjà très précaire, faute de politique ambitieuse pour les étudiants et étudiantes.
Les étudiant.e.s auront pu se réveiller dans le gymnase à 6h30 par le soleil et regagner la résidence à 8h30 ou pour d’autres rejoindre leur partiel avec stress et angoisse dans une université qui ne prendra pas en compte cette situation exceptionnelle dans les notations
La catastrophe imminente et les moyens de la conjurer
Après les événements d’inondations historiques en Belgique et en Allemagne, le rapport du GIEC, les transformations de la nature par l’activité capitaliste, il est évident que les catastrophes climatiques sont de plus en plus courantes. Il est alors de plus en plus nécessaire de financer massivement nos services publics comme le Crous.
L’État d’autre part ne peut pas se décharger de ses responsabilités sur les collectivités locales. Par exemple, au lieu de loger les étudiants et étudiantes dans un gymnase, il aurait été avisé de réquisitionner des chambres vides, des locaux inoccupés, les AIRBNB et autres dans le cadre d’une crise climatique, urbaine et sociale.
L’Union des étudiants communistes le 2 décembre dernier a organisé à Toulouse une pétition pour l’installation d’un moyen de transport vers la cité universitaire et la rénovation du restaurant universitaire de l’île du Ramier. Distribution de nourriture en complémentarité avec les élus départementaux et régionaux communistes, participation aux élections Crous de Toulouse-Occitanie, diffusion des revendications des étudiant.e.s de Daniel Faucher et plus généralement de Toulouse… Ces jeunes sont prêts à “construire des digues face aux inondations futures, à la précarité, face au mal-manger, au mal-logement, au mal-être, pour ramener des jours heureux sur l’île du Ramier”, nous ont-ils confié avec conviction.