Le 106e congrès des maires se déroule dans un contexte particulier. Le chiffre de 5 milliards d’euros de coupe dans le budget des collectivités territoriales circule pour 2025, alors que le texte budgétaire est en débat au Sénat. La saignée que le gouvernement est en train de préparer est criminelle.
Grand classique des libéraux, le gouvernement Barnier refuse d’aller chercher sérieusement de nouvelles recettes en s’affrontant au capital. Il se contente de faire semblant, pour mieux faire avaler sa politique austéritaire. Tétanisés par le poids de la dette, ils ne jurent que par sa réduction. Au nom de la dette, ils s’apprêtent à mettre le pays à l’arrêt.
Les collectivités territoriales doivent faire toujours plus, avec moins de moyens. L’Etat transfère des compétences, mais ne transfère pas de budget ! La situation est pourtant déjà inquiétante. De nombreux services publics financés par les collectivités territoriales sont malades, les maires ont de moins en moins de marges de manœuvre. Le projet de Michel Barnier est de transformer nos maires en gestionnaires. Au-delà de Barnier, c’est un rêve de la commission européenne. Elle nous a imposé la fusion des régions, elle nous impose la libéralisation du fret. L’Union européenne est en train de nous priver de notre souveraineté.
Les communes et les départements sont des acquis révolutionnaires, c’est une exception française. La France comptabilise à elle seule un tiers des mairies d’Europe, et c’est une bonne chose. La politique n’est jamais trop proche des citoyens. La crise de la représentation politique que nous vivons est suffisamment grave, ce n’est pas le moment de déshabiller un peu plus les institutions de proximité.
Derrière la charge contre les mairies, les départements, les régions, se cache en réalité une attaque contre les services publics et leurs agents, les fonctionnaires. Dans le projet de société des macronistes et autres suppôts de l’UE, le service public n’a pas lieu d’être. Ils veulent de la concurrence partout, du privé partout. Quand les communes n’ont plus de moyens, le privé lorgne. Chaque euros enlevés aux collectivités, ce sont des places de crèche publique en moins, des transports publics en moins, des travailleurs sociaux en moins. Quand le public recule, c’est l’intérêt général qui perd, et donc finalement l’Etat. Soutien à nos communes, soutien aux sentinelles de la République.