La ministre de l’Éducation nationale, Anne Genetet, vient de lancer l’acte II du choc des savoirs, continuant le travail de casse de l’école publique entamé par Gabriel Attal et les autres avant lui. De nombreuses mesures sont contestées par les syndicats enseignants, une fait peut être plus de bruit que les autres : le brevet obligatoire pour passer au lycée à partir de 2027.
Le gouvernement refuse de donner les moyens à l’école pour qu’elle permette à chaque jeune d’apprendre et de s’épanouir dans de bonnes conditions. Certains donc n’y arrivent pas, il faut alors tout faire pour expliquer que c’est de leur faute, qu’ils ne sont pas fait pour le système scolaire, qu’ils doivent en sortir le plus vite. L’État de peut pas tout disait Jospin (il a ensuite été battu), eh bien “l’école ne peut pas tout non plus !” semble enchérir Anne Genetet.
Pour le moment, les élèves n’ayant pas le brevet vont souvent au lycée professionnel. Si cette vision du lycée pro comme formation de seconde zone est révoltante, elle a au moins le mérite d’amener des dizaines de milliers de jeunes au niveau bac. En fermant l’accès au lycée aux élèves n’ayant pas le brevet, le choc des savoirs va tout simplement créer du décrochage scolaire. Plutôt que d’avoir pour ambition d’émanciper toute une classe d’âge, ils vont jeter les moins armés d’entre nous dans la jungle du marché du travail. Bref, une logique de tri social.
Parcoursup répondait déjà à cette logique. Les libéraux refusent d’aller chercher l’argent pour construire des universités, des écoles, des IUT. Pas de problème ! Ils vont réduire le nombre d’étudiants en créant une plateforme pour trier à la sortie du bac. Il est grand temps de révolutionner l’école, il est grand temps de faire en sorte qu’elle puisse enfin répondre à sa mission : faire réussir chaque enfant de la République.