Airbnb vole nos logements 

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Airbnb vole nos logements 

Alors que le marché de la location étudiante est en pleine crise, les dernières étudiantes et les derniers étudiants acceptés sur Parcoursup et Mon Master s’élancent avec un temps de retard. Mais dans cette course d’obstacles, les pénalités tombent vite. 

Vous êtes étudiant sans revenu ? Vous partez avec 4 points de retard. Vous habitez loin et n’êtes pas dispos dans l’heure qui suit pour faire une visite ? Carton jaune. Vous n’avez qu’un seul garant et votre père ne s’appelle pas Bernard Arnault ? Dommage pour vous, vous venez d’échouer au décathlon de la location immobilière. 

C’est le calvaire que vivent des milliers d’étudiantes et étudiants chaque année. Un marathon long et semé d’embûches. 

Quand vient le moment de désigner un coupable, beaucoup se tournent vers Airbnb. 

La plateforme états-unienne créée en 2008 a explosé en France dès 2015 avec 2,5 millions de réservations enregistrées en huit mois. Depuis, ces statistiques ne cessent d’augmenter. 

Meilleur potentiel de revenu, moins de contraintes… Quoi de plus normal pour les propriétaires que de vouloir bénéficier du marché juteux de la location courte durée ? 

Ils se lancent avec des studios ou des T2 ; appartements historiquement destinés aux étudiants.

À Dunkerque, on peut trouver un studio étudiant pour 450 euros par mois environ, prix d’une semaine de location de ce même studio sur Airbnb. Pour le même prix, à Brest, il est possible de trouver un T1 meublé en centre-ville, prix de deux semaines de location de ce même appartement sur Airbnb. 

À Rennes, deuxième ville où le marché de la location étudiante est le plus tendu, les élus ont voté un règlement concernant le changement d’usage d’un appartement privé, soumettant à autorisation toute transformation de locaux en meublés touristiques.

Quand les JO s’en mêlent

Face à la demande accrue d’hébergements pendant la période des épreuves olympiques, le nombre de logements Airbnb nouvellement arrivés sur la plateforme n’en finit pas d’augmenter. 3 000 depuis septembre 2023. Trois fois plus qu’en 2022 d’après l’Observatoire des meublés touristiques de la Ville de Paris. Un constat sans équivoque, cette dynamique fait « grimper les prix et limitant l’offre locative de longue durée ». 

Par ailleurs, la plateforme locative est devenue l’un des partenaires mondiaux des Jeux olympiques dès 2019. À ce titre, Airbnb a récemment récompensé, dans le cadre de son concours des « meilleurs hôtes », le lauréat de la catégorie « Séjours au cœur des Jeux ». Il serait même probable que les heureux gagnants se soient vu offrir des billets pour les festivités. Airbnb estime enfin que « les hôtes devraient gagner collectivement environ 257 millions d’euros » durant la période des JO. 

Le logement est l’une des préoccupations majeures des étudiants, étant leur première source de dépense. C’est ce que l’UEC à montrer lors de son référendum d’avril dernier. Près de 10 000 étudiants avaient alors voté pour la construction de nouveaux logements CROUS. 

La construction et la rénovation de logements étudiant publics sont toujours au cœur des revendications des jeunes communistes à travers la campagne des 10 mesures d’urgence pour la jeunesse. 


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