Trump contre l’université : une offensive inédite aux répercussions internationales

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Trump contre l’université : une offensive inédite aux répercussions internationales

Les récentes décisions de l’administration Trump visant les institutions universitaires américaines ont suscité une vague d’inquiétude et d’indignation bien au-delà des États-Unis. La nouvelle politique menée par le président républicain se traduit par des coupes budgétaires, des pressions idéologiques et des restrictions contre les étudiants et chercheurs étrangers. En France, un chercheur du CNRS s’est vu refuser l’entrée aux États-Unis en raison de critiques envers Donald Trump. Cette atteinte directe à la liberté académique et à la coopération scientifique internationale a été dénoncée par Philippe Baptiste, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

Les mesures de Trump contre les universités

Alors que son mandat vient de débuter, Donald Trump a multiplié les offensives contre le monde universitaire, accusé d’être un bastion progressiste et d’entraver la diffusion des idées conservatrices. Ces attaques se sont traduites par plusieurs décisions majeures qui ont fragilisé le système universitaire américain.

Coupes budgétaires et asphyxie financière

L’une des décisions les plus importantes a été la suppression immédiate de 400 millions de dollars de subventions fédérales à l’université Columbia. L’établissement était accusé d’inaction face à des actes antisémites sur son campus, mais cette mesure s’inscrit dans une politique plus large de sanctions financières contre les universités jugées trop « libérales ».

Pressions idéologiques sur les campus

L’administration Trump a imposé des changements politiques aux universités sous peine de sanctions financières. Dans le cas de Columbia, le gouvernement a exigé la mise sous tutelle de certains départements et la centralisation des processus disciplinaires. Une manière d’imposer un contrôle sur les programmes et d’exercer une pression idéologique sous couvert de garantir la « liberté d’expression conservatrice ».

Restrictions des visas pour les étudiants et chercheurs étrangers

Dès son arrivée au pouvoir, Donald Trump a mis en place des mesures visant à limiter l’accès des étudiants et chercheurs étrangers aux universités américaines. Le durcissement des conditions d’attribution des visas F-1 et J-1, notamment dans les disciplines scientifiques sensibles, a réduit l’attractivité des universités américaines. Une décision qui s’inscrit dans une logique nationaliste, nuisant aux échanges scientifiques internationaux et à l’innovation.

Démantèlement du Département de l’Éducation

La volonté de Trump de fermer le Département de l’Éducation des États-Unis représente l’une des attaques les plus radicales contre le système universitaire. Officiellement justifiée par une volonté de décentralisation et de réduction des dépenses fédérales, cette mesure aurait eu pour effet de fragiliser encore davantage les financements des universités et de mettre l’éducation sous influence politique locale.

Une riposte internationale et des répercussions en Europe

Face à ces attaques, plusieurs pays, dont la France, ont réaffirmé leur soutien aux chercheurs et étudiants menacés par ces politiques. Philippe Baptiste a insisté sur la volonté de l’État d’accompagner ces universitaires dans un cadre de travail stable et sécurisé. Une position culottée quand, dans le même temps, les gouvernements Macron n’ont eu de cesse d’attaquer les libertés académiques et de réprimer les mobilisations des étudiants et des chercheurs. Encore très récemment le budget de l’enseignement supérieur et de la recherche française s’est vu amputée de 1,2 milliard d’euros.

Une offensive qui dépasse les États-Unis

Cette offensive contre l’université ne se limite pas aux États-Unis. Dans plusieurs pays dirigés par des gouvernements d’extrême droite ou ultralibéraux, des politiques similaires mettent en péril l’enseignement supérieur et la recherche.

En Argentine, sous la présidence de Javier Milei, les coupes budgétaires massives ont plongé l’université publique dans une crise sans précédent. Son budget a été réduit de 80 %, menaçant la continuité des recherches et provoquant un exode de chercheurs. 

Un enjeu mondial : défendre l’indépendance académique

Ces attaques contre l’université traduisent une tendance globale inquiétante : la remise en cause de l’indépendance académique par des gouvernements cherchant à instrumentaliser la recherche et l’enseignement à des fins idéologiques.

L’affaiblissement des institutions scientifiques et éducatives a des conséquences directes sur la production et la diffusion des connaissances. Moins de financements, c’est moins de recherches et un appauvrissement du débat démocratique.


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