Festival de la jeunesse : démonstration de force révolutionnaire en Allemagne

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Festival de la jeunesse : démonstration de force révolutionnaire en Allemagne

Malgré une pluie battante sur toute la durée du weekend, deux mille jeunes allemands étaient réunis ce weekend au parc Volkspark de Bottrop, dans la Ruhr, à l’occasion du festival de la jeunesse.

Organisé par la SDAJ (Sozialistische Deutsche Arbeiterjugend – Jeunesse socialiste ouvrière allemande), organisation de jeunesse associée au Parti Communiste d’Allemagne, l’événement se tient tous les deux ans.

Pour cette édition 2025 du 6 au 9 juin, le festival était placé sous le slogan “Zeit für Widerstand” (“le temps de la résistance”).

Une initiative politique, culturelle et populaire 

Gratuit d’accès, ce festival souhaite donner un large accès à la culture et au divertissement, tout en favorisant l’engagement politique du plus grand nombre.

L’offre culturelle est ainsi indissociable des valeurs de solidarité, d’inclusion et de paix.

Sur la scène montée pour l’occasion, près d’une dizaine de concerts ont eu lieu, mêlant différents styles, émaillés de slogans chantés le poing levé. Un tournoi de football et une représentation de théâtre d’improvisation étaient aussi au programme.

La dimension culturelle était également appuyée par une importante offre de librairie militante, animée sur plusieurs stands.

Côté programmation politique, ce sont plus de 40 débats qui se sont tenus, sur des thématiques variées de l’actualité politique nationale et internationale, des analyses et pratiques militantes…

Et, comme pour toute initiative populaire outre-Rhin, les traditionnelles Bratwurst étaient servies, aux côtés de plats végétariens et vegans.

Un moment de rencontre interrégional 

Pour les militants de la SDAJ, le festival de la jeunesse est également l’occasion de se retrouver entre camarades des quatre coins de l’Allemagne.

Pour assurer cet échange, l’organisation de jeunesse met en place un important dispositif de covoiturage et de bus permettant aux jeunes habitant au Nord et à l’Est de venir plus facilement.

Grâce à l’invitation de délégués internationaux (français, belges, portugais, grecs, mais aussi libanais ou encore cubains…), l’échange a pu prendre une dimension internationale. Les militants des organisations de jeunesse progressistes de différents pays ont ainsi eu l’occasion de se rencontrer et découvrir des combats communs.

Les délégués internationaux présents ont également eu la chance de se rendre sur le site de l’ancienne aciérie Thyssen de Duisbourg-Nord. Fermée en 1985, cette grande usine est un lieu emblématique de lutte de classes du bassin industriel, pour la région et le pays. Un symbole important que les jeunes militants allemands tenaient à présenter à leurs camarades étrangers.

Cette perspective internationale permet également de nourrir de nombreux échanges, en particulier sur la paix entre les peuples. Échanges d’autant plus importants en la période, alors que les nations européennes glissent de plus en plus dangereusement sur la pente du réarmement. Pour la SDAJ, le festival de la jeunesse est donc un relai supplémentaire de leur importante campagne pour la paix et contre la restauration du service militaire obligatoire, souhaité par les libéraux et conservateurs au pouvoir.

Une démonstration de force politique 

Le festival de la jeunesse permet à la SDAJ de revendiquer une rare capacité organisationnelle.

Les efforts déployés par les militants sont importants pour assurer la tenue de l’événement dans les meilleures conditions. Le défi est d’autant plus grand que l’organisation de jeunesse allemande assure par elle-même l’essentiel des tâches : montage des stands et organisation des sanitaires, logistique, sécurité, programmation culturelle et musicale… 

L’enjeu politique est multiple pour la SDAJ. Il s’agit de se montrer comme une organisation utile et à l’image de la jeunesse allemande, capable de nourrir et assurer l’hébergement d’un grand nombre de jeunes. Ce festival est également une belle démonstration de travail collectif pour bâtir un lieu d’émancipation humaine mêlant la joie du divertissement et le sérieux du combat politique. Par extension, l’événement est également très formateur pour les militants de la SDAJ, qui développent à cette occasion de multiples compétences pratiques et une belle discipline de groupe.

Au regard de la fréquentation et des sourires de satisfaction des festivaliers, la SDAJ relève haut la main le défi qu’elle se donne tous les deux ans.

Comme un goût de Fête de l’Huma, construit outre-Rhin.


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