Ils se croient invincibles. Intouchables. Au-dessus des lois, au-dessus du peuple, au-dessus de la honte. Et pourtant, cette semaine, plusieurs influenceurs ont été convoqués par la commission d’enquête parlementaire sur TikTok. Une occasion en or pour voir ces petits bourgeois numériques sortir de leur confort virtuel pour affronter, enfin, un peu de réalité.
Prenons Alex Hitchens, par exemple. Sous serment, il a osé quitter l’audition en plein milieu, comme un ado vexé qu’on le rappelle à l’ordre. C’est dire le respect qu’ont ces types pour la représentation nationale, pour la démocratie, pour les règles élémentaires de la vie en société. Ce même Hitchens, connu pour sa logorrhée sexiste, ses incitations à la violence contre les femmes et ses provocations communautaristes, n’a rien à faire sur les réseaux. Il devrait être devant un tribunal, pas devant une caméra.
Et il n’est pas le seul. Toute une génération de minables en survêt de luxe, shootés à leur propre ego, abreuve les jeunes de contenus à vomir : insultes racistes, blagues sexistes, harcèlement en bande organisée, escroqueries en ligne. Ils font leur beurre sur la bêtise, l’ignorance et la haine. Ce ne sont pas des créateurs, ce sont des pollueurs. Ce ne sont pas des artistes, ce sont des marchands de crasse.
Mais le plus révoltant, c’est l’impunité. Car pendant qu’on fait mine de recadrer ces guignols, les plateformes, elles, encaissent en silence. TikTok, Instagram, YouTube : aucune responsabilité, aucun contrôle. Quand un propos grave est tenu à la télé, la chaîne risque gros. Sur les réseaux, c’est la foire d’empoigne pour les pires ordures, tant que ça fait des vues. Et les patrons de ces plateformes comptent les billets pendant que notre génération se nourrit de haine.
Assez. Il est temps de sortir le balais et de nettoyer tout ça. La complaisance doit cesser. Les influenceurs toxiques doivent être éjectés. Et leurs complices en costard-cravate des grandes plateformes doivent, eux aussi, rendre des comptes.