Reconnaissance de la Palestine : Macron conditionne son devoir moral

publié le dans
Reconnaissance de la Palestine : Macron conditionne son devoir moral

Au cours d’une conférence de presse donnée à Singapour ce vendredi 30 mai, Emmanuel Macron a affirmé que la reconnaissance d’un Etat palestinien n’était « pas simplement un devoir moral, mais une exigence politique ». Avant d’ajouter une jolie liste de conditions.

Le Président de la République a également mis dans la balance un durcissement à prévoir des positions collectives européennes, « s’il n’y a pas une réponse qui est à la hauteur de la situation humanitaire qui est apportée dans les prochaines heures et les prochains jours ».

Cet effet d’annonce est à mettre en perspective avec la conférence sur la solution à deux états, que la France copréside avec l’Arabie Saoudite du 17 au 20 juin prochains.

La réaction d’Israël ne s’est pas fait attendre. Le ministre israélien des affaires étrangères a accusé Macron d’être en “croisade contre l’État juif”, accompagné d’annonces sur les prochaines expéditions coloniales en Cisjordanie.

Pourtant, Emmanuel Macron s’est arrangé pour formuler des déclarations peu engageantes. En l’occurrence, les conditions invoquées – libération des otages, démilitarisation du mouvement islamiste, non-participation de celui-ci à la gouvernance d’un État palestinien, reconnaissance par ce dernier de l’État d’Israël, création d’une architecture de sécurité dans toutes la région – ne répondent pas à l’urgence humanitaire et aux souffrances en cours du peuple palestinien.

Et ce, alors même – puisqu’il faut encore me rappeler – que le Parlement français s’est prononcé pour la reconnaissance de l’État Palestinien en 2014.

11 ans après, et alors qu’un génocide est en cours, la main d’un président de la République tremble encore.


Édition hebdomadaire

Mêmes rubriques