La précarité touche durement la jeunesse. Macron a beau mettre en avant un taux d’activité élevé, cela ne dit rien des conditions de travail, ni de la réponse aux besoins. Pour le patronat, jeunesse et contrat précaire font bon mariage. Il est nécessaire de sortir de cette situation pour permettre à la société de répondre aux défis de notre temps.
Une précarité en hausse constante
La précarité des jeunes travailleurs est alarmante. Entre 1983 et 2019 et chez les moins de 25 ans, la part des contrats précaires est passée de 16% à 52%. Autrement dit, un jeune sur deux est en contrat précaire: CDD, Intérim, contrat aidé ou encore apprentissage.
Le cas de l’intérim est particulièrement frappant : les moins de 30 ans représentent la moitié des intérimaires. Cette condition touche particulièrement les jeunes avec un faible niveau de diplôme : plus de 60% des intérimaires sont soit sans diplôme, soit titulaires d’un CAP. Les CDD n’y échappent pas non plus puisque deux tiers des CDD sont occupés par les moins de 30 ans, alors même que la durée moyenne d’une mission est de 46 jours.
En toute logique, on retrouve chez les jeunes un plus haut taux de chômage (17% pour les 15-24 ans), puisque les contrats précaires forcent, entre deux emplois, à passer par une période de creux.
Les intérêts patronaux fautifs
Le marché du travail met en concurrence des personnes expérimentées et d’autres non. Logiquement, les moins expérimentés sont les jeunes qui, souvent, voient un marché du travail bouché et des opportunités professionnelles réduites. Ces deux éléments, manque d’expérience et marché du travail bouché artificiellement par le patronat exercent une pression : accepter un travail moins payé ou continuer ses recherches au risque de ne rien trouver. Alors, on accepte.
Pour l’avenir, ce chantage est délétère : si les jeunes d’aujourd’hui, qui seront les vieux de demain, s’habituent à des conditions pénibles, c’est une réussite pour le patronat!
Quelles propositions mettre en avant ?
Il faut rappeler sans cesse que s’il manque du travail, c’est aussi, car le patronat est frileux : il n’investira pas s’il n’est pas certain que ça lui rapporte. Or, des emplois, notamment dans les filières stratégiques, il y en a besoin ! Que ce soit dans l’éducation, pour la transition écologique ou encore la santé, les besoins de la société sont immenses. Mais bien entendu, la priorité du patronat n’est pas de répondre aux besoins.
Ensuite faire des propositions. Le CDI doit devenir une norme d’embauche, à la place des CDD. Cela permet d’assurer une stabilité au jeune travailleur, élément essentiel et clé de voûte de l’économie. Certains diront que ça va effrayer les patrons ! Les bourgeois véreux, peut-être. Pour les autres cela ne changera rien : au besoin un CDI peut être rompu, du moment que le motif est valable. Le pré-recrutement des jeunes est une seconde possibilité : suite à un concours, ils intègrent une formation rémunérée qui leur assure, à terme, un poste. Cela existe déjà dans certaines grandes écoles, pourquoi pas dans les secteurs essentiels ?
L’élément essentiel reste la rupture avec le système actuel. Le constat de la séquence politique est clair : il nous faut du changement. Quoi de mieux, pour cela, que de mettre au centre du débat les intérêts des travailleurs ? Quoi de mieux que de rebattre les cartes pour, enfin, montrer que la bourgeoisie ne doit pas avoir la mainmise sur le travail ?