Le défi croissant des transports dans les milieux ruraux

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Le défi croissant des transports dans les milieux ruraux

L’été est là, avec lui les emplois saisonniers, les sorties entre amis. Pourtant, dans les territoires ruraux, la jeunesse est confrontée au manque criant de transports en commun.
Cette situation est le fruit de choix politiques successifs. À l’heure de la transition écologique, d’autres orientations sont pourtant possibles pour lier écologie et défense des intérêts des Français, notamment de la jeunesse.

Le manque d’ambition des politiques publiques

Au-delà des villes moyennes et des grandes métropoles, l’isolement géographique est une réalité quotidienne pour des millions de Français.
Selon une étude publiée par l’UFC-Que Choisir, près d’un Français sur cinq n’a aucun accès à un transport en commun dans un rayon de dix minutes à pied.

Dans des territoires comme la Dordogne, le Gers ou encore le Lot, la réduction des lignes de transport constitue un affront direct à l’égalité des chances pour les jeunes.
L’étude révèle que près de 45 % des communes de moins de 1 000 habitants ne sont desservies par aucun transport public. Cette situation est la conséquence directe de choix politiques libéraux, sacrifiant les besoins des populations rurales jugées non rentables.

La suppression des petites lignes ferroviaires, des arrêts de bus et la réduction des services interurbains reflètent une politique qui laisse des millions de jeunes coupés du monde.
Résultat : la mobilité, droit fondamental, devient un luxe, réservé à celles et ceux qui ont les moyens de posséder une voiture. Permis de conduire, véhicule personnel, passage à la pompe deviennent des conditions de base pour vivre.

La jeunesse poussée au départ ou au renoncement

Dans les départements ruraux, le constat est sans appel : sans voiture, pas d’avenir.
De nombreux jeunes sont contraints de renoncer à leurs études, à des emplois ou à une vie sociale, faute de pouvoir se déplacer.

Le coût des déplacements, en l’absence d’alternatives publiques, est considérable.
Ainsi, 28 % des chômeurs déclarent avoir renoncé à un emploi faute de transport. Le prix du permis de conduire constitue, lui aussi, un frein à l’installation durable dans ces territoires. Beaucoup préfèrent partir dans des villes plus connectées.

Ce départ forcé contribue au vieillissement des zones rurales, comme dans les Côtes-d’Armor, et à la centralisation des activités dans les zones urbaines.
Les jeunes des campagnes paient le prix fort de décennies d’abandon des politiques publiques.

Planifier les besoins, construire les solutions

Le problème vient de choix politiques qui répondent non aux besoins des habitants, mais à des logiques marchandes.
Pourtant, de nombreux maires ruraux réclament le soutien de l’État afin de démocratiser les transports publics et redynamiser leurs territoires.

Cela passe aussi par la mobilisation citoyenne. À travers des expériences comme la gratuité des transports à Aubagne, Brest ou Dunkerque, les communistes ont montré qu’un service public accessible à toutes et tous est possible.

La question des transports en milieu rural n’est pas seulement logistique. Elle est sociale, écologique et démocratique.
Répondre aux besoins de la jeunesse, c’est lutter contre la fracture territoriale, favoriser l’égalité réelle, et engager une transition écologique à la hauteur. Car on ne résoudra pas la crise climatique sans transports publics de qualité, accessibles partout sur le territoire.


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