L’accès à l’eau potable est incontestablement l’enjeu environnemental qui animera les prochaines décennies. Face au constat et aux défis à venir, Macron a présenté son « plan eau » le jeudi 30 mars, comportant une cinquantaine de mesures pour améliorer la gestion de cette ressource.
Les chiffres sur l’accès à l’eau potable dans le monde sont alarmants. 1 personne sur 3 ne dispose pas normalement d’eau salubre (OMS), ce qui correspond à plus de 2,2 milliards d’individus en 2019. En France, ce sont 1,4 million de personnes qui ne bénéficient pas d’une eau de qualité suffisante pour la consommation (ONG). On estime par ailleurs que 20 % de l’eau est perdue avant même d’arriver au robinet, en raison des fuites dans les canalisations.
Un plan à la hauteur ?
L’allocution de Macron, dans les Hautes-Alpes, avait vocation à proposer des pistes pour améliorer l’usage de l’eau dans notre pays. Mais ses propositions sont-elles bien ciblées ?
Entre autres, le président de la République propose d’investir 180 millions d’euros chaque année pour résorber les fuites, l’état actuel des canalisations étant dû à des années de négligence. Il a également annoncé la mise en place d’un « EcoWatt de l’eau », indicateur de la consommation à l’image de ce qui existe pour l’électricité, ou encore l’objectif d’utilisation de 10 % des eaux usées à l’horizon 2030 (contre 1 % aujourd’hui).
Mais sa proposition majeure, touchant le plus directement les Françaises et les Français, est celle d’une tarification « progressive et responsable », généralisable dans tout le pays. Autrement dit, les premiers mètres cubes d’eau seraient moins chers, et leur prix augmenterait selon la consommation. Le but : cibler les consommations « de confort ».
Connaissant le Gouvernement, il n’est pas impossible que les seuils fixés pénalisent largement de nombreux usagers déjà précaires…
Non, il n’est pas à la hauteur
En amont de la révélation du plan eau, l’ONU a tenu une conférence internationale sur l’eau, à laquelle Philippe Rio, maire PCF de Grigny, a participé.
L’élu communiste a souligné l’importance d’une gestion locale de l’eau, sortie des griffes de la finance et du secteur privé. En effet, à l’heure où l’eau potable est un objet de spéculation, les logiques de rentabilité commandent une maximisation des profits sur le dos des consommateurs, et sur celui de la qualité des réseaux.
Philippe Rio explique donc que cette ressource doit être gérée sur le long terme, en régie et par un grand service public. Au-delà des mesures nécessaires pour garantir l’accès le meilleur et le plus rapide à l’eau, il est indispensable de remettre en question la logique marchande qui domine encore majoritairement sa gestion.
C’est en cela que le monde a plus que jamais besoin de commun, et nous savons déjà que ce n’est pas de Macron que l’espoir viendra.