Les révélations sur les abus dans l’enseignement catholique s’accumulent et dressent un constat accablant : le poids de l’Église dans l’éducation est un problème structurel. Derrière les scandales, c’est un système entier qui permet l’omerta et protège les coupables au nom de la réputation de l’institution. Pourtant, ces écoles ne sont pas seulement des établissements privés : elles sont largement financées par l’argent public. Il est temps de mettre fin à cette anomalie démocratique.
Aujourd’hui, plus de deux millions d’élèves sont scolarisés dans l’enseignement catholique sous contrat. Cela signifie que les enseignants sont payés par l’État, que les programmes sont censés être ceux de l’Éducation nationale… mais que la direction reste entre les mains d’organisations religieuses. Cette situation est inacceptable. Pourquoi l’État finance-t-il un réseau d’écoles où l’Église conserve un droit de regard et une influence idéologique ? Pourquoi des enfants de la République sont-ils encore éduqués dans des établissements marqués par les dogmes réactionnaires des religions ? Et cela alors que notre pays s’est construit sur la laïcité ?
Nous devons en tirer toutes les conséquences. L’enseignement sous contrat doit être nationalisé. L’État ne peut plus sous-traiter une partie de l’éducation à une institution qui a prouvé à maintes reprises qu’elle était incapable de protéger les enfants et de respecter les principes républicains. Les établissements scolaires doivent être placés sous l’autorité exclusive de l’Éducation nationale, sans ingérence des cultes.
Bien sûr, cela suscitera des résistances. On nous parlera de liberté scolaire, on nous opposera l’« attachement » de certaines familles à ces écoles. Mais quelle liberté y a-t-il quand l’argent public finance un système qui échappe au contrôle démocratique ? Quand des dogmes religieux façonnent encore des générations d’élèves ?
La République doit reprendre la main. L’école ne peut être qu’un lieu d’émancipation, pas un espace d’influence pour des institutions qui se sont rendues coupables de silences coupables, de violences sexuelles structurelles, et de compromissions inacceptables. Il est temps d’avoir le courage de mettre fin à cette aberration : nationalisons les écoles catholiques sous contrat.