Massacres en Israël et Palestine, une explosion imprévisible ?

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Massacres en Israël et Palestine, une explosion imprévisible ?

Samedi 7 octobre 2023, les forces armées du Hamas lançaient une offensive militaire contre Israël. L’atrocité des massacres perpétrés à l’encontre de populations civiles palestiniennes et israéliennes, ainsi que le bilan humain horrifique, ont choqué, et continuent de choquer le monde entier. 

Le siège complet de la bande de Gaza a été ordonné par le ministre de la Défense israélien Yoav Gallant. Il se félicite d’avoir coupé l’accès à la nourriture, au carburant, à l’électricité aux populations civiles, allant même jusqu’à déshumaniser les populations civiles en déclarant “Nous combattons les animaux humains et agissons en conséquence”. L’escalade des violences a atteint son pic et l’espoir de paix dans la région semble détruit.  

Dimanche 8 octobre 2023, le journaliste Louis Imbert publiait un article dans Le Monde intitulé “ Attaque du Hamas contre Israël : Benyamin Netanyahou, premier ministre en guerre malgré lui ”. Le journaliste énonce que le premier ministre israélien se retrouve “prit dans l’engrenage enclenché par le Hamas”. Mais cette situation est-elle si surprenante que cela ? Pouvons-nous nous étonner du désastre en cours ? Le gouvernement israélien se retrouve-t-il “malgré lui” dans cette escalade de violence ? 

Loin d’être nouveau, l’instabilité et le désespoir cultivé par l’extrême droite israélienne avait déjà été dénoncé par l’ONU

L’UNRWA, l’office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, avait publié le 21 août dernier son rapport devant le Conseil de sécurité de l’ONU. 

Dans ce rapport, elle s’inquiétait grandement de la situation dans les territoires palestiniens. Le bilan humain déjà terrible à ce moment depuis janvier qui était de 200 Palestiniens et 30 Israéliens avait été mis en avant. Mais deux points avaient particulièrement inquiété les Nations Unies. 

Le premier était la succession de mesures unilatérales israéliennes violentes à l’encontre du peuple palestinien. Un focus particulier avait été fait sur la situation humanitaire catastrophique causée par le blocus de la bande de Gaza qui dure depuis maintenant 17 ans. 

Le deuxième point d’inquiétude majeur des Nations unies dans leur rapport d’août 2023 avait été le sentiment croissant de désespoir du peuple palestinien. Le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient décrivait “L’absence de progrès vers un horizon politique qui aborde les problèmes fondamentaux à l’origine du conflit laisse un vide dangereux et instable”. Ce désespoir cultivé par le gouvernement d’extrême droite israélien faisait s’éloigner toujours plus loin les espoirs de paix et de coexistence pacifique. Il ne profitait qu’aux idéaux obscurantistes des groupes Islamistes comme le Hamas. 

Comment s’étonner de la situation ?

Et maintenant ? Au cœur de l’horreur, des massacres de masse de civils du Hamas, et des bombardements sur civils, eux aussi, du gouvernement israélien, comment pouvons-nous nous étonner de la situation ? Trente ans après les accords d’Oslo, trente ans de condamnation de l’ONU envers la politique israélienne, trente ans d’irrespect du droit international. Comment pouvons-nous, puissance occidentale, nous étonner de l’horreur quand nous l’avons laissé être cultivées sous nos yeux sans agir ?

Évidemment, nous ne le répéterons jamais assez, rien ne saurait excuser ou même justifier les crimes du Hamas contre les populations civiles. Ils sont les ennemis de la paix et de la liberté du peuple palestinien. 

Assurément, le gouvernement d’extrême droite israélien n’est pas “ en guerre malgré lui ”. Il est aussi responsable de la situation. Il est, lui aussi, l’ennemi de la coexistence pacifique entre Israélien et Palestinien.  

L’urgence : construire la paix.

Cette coexistence pacifique entre Israéliens et Palestiniens, revendiquée par la majorité des Palestiniens, ne pourra aboutir sans une paix juste. Le respect du droit international, bafoué depuis trop longtemps, en sera une condition sine qua non. L’État de Palestine aux frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale doit être reconnu. La politique de colonisation et d’apartheid israélienne doit cesser. Les prisonniers politiques, des deux côtés, doivent être libérés. Et enfin, le blocus sur Gaza doit être levé. 


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