L’État palestinien ne se marchande pas

publié le dans
L’État palestinien ne se marchande pas

Le 19 mai, la France, le Royaume-Uni et le Canada ont publié une déclaration conjointe dénonçant l’ampleur des opérations militaires israéliennes à Gaza. Ils y condamnent les violations du droit international et évoquent de potentielles sanctions avant d’affirmer être « prêts à reconnaître un État palestinien ». 

Autrement dit, la reconnaissance du droit du peuple palestinien à disposer de lui-même ne serait toujours pas un principe inaliénable, mais une variable d’ajustement diplomatique.

Nous refusons cette logique. La reconnaissance de l’État palestinien ne doit pas être un moyen de pression, encore moins une carte abattue pour inciter Netanyahou à desserrer l’étau sur Gaza. C’est une exigence de justice. C’est la mise en œuvre d’un droit fondamental du peuple palestinien, proclamé depuis des décennies par l’ONU.

Et pendant que les puissances tergiversent, les Palestiniens subissent. À Gaza, plus de 35 000 morts, des quartiers entiers rasés, une famine organisée, des hôpitaux détruits, un projet génocidaire qui se déroule sous nos yeux. En Cisjordanie aussi, l’horreur est quotidienne : expansion des colonies, meurtres impunis, expulsions, raids militaires, apartheid assumé. Un peuple entier vit sous occupation, privé de souveraineté, de liberté, et même d’humanité aux yeux d’une partie de la communauté internationale. Cela ne peut plus durer.

Cela ne signifie pas que cette reconnaissance serait une fin en soi. Elle n’éteindra ni les souffrances, ni les injustices, ni l’occupation. Mais elle constitue la première étape nécessaire pour poser les bases d’une paix juste et durable, où deux peuples sont enfin reconnus comme égaux en droits.

Depuis des années, les Jeunes Communistes se battent pour que la France cesse de tergiverser. Le gouvernement ne peut pas continuer à multiplier les déclarations indignées tout en refusant d’agir. Le 18 juin, à l’occasion de la conférence internationale sur la solution à deux États, la France peut faire un choix clair : celui de la paix, du droit, de la justice.

Il est temps de rompre avec l’hypocrisie. La reconnaissance de l’État palestinien ne se marchande pas. Elle s’impose.


Édition hebdomadaire

Mêmes rubriques