Pour une fois, les nouvelles sont bonnes ! Les chiffres du box-office cinématographique français et mondial viennent de tomber, et nous constatons immédiatement qu’avec pas moins de 180 millions d’entrées sur toute l’année, et une progression de 22 % par rapport à 2022, le cinéma français est dans une dynamique de reprise économique.
Un retour en force
Rappelons qu’après la pandémie, qui avait amené les cinémas à fermer pendant des mois, les tournages à s’interrompre, et les spectateurs à perdre l’habitude de se rendre physiquement au cinéma (renforçant le poids des séries et des plateformes internet dans la production), toute l’industrie cinématographique craignait l’effondrement.
Aux USA et même en France, les travailleurs du secteur plaçaient tous leurs espoirs sur certaines grosses sorties, comme le dernier James Bond ou Spider-Man, pour relancer les salles de cinéma. Fort heureusement, ce fut ce qui arriva, même si encore aujourd’hui, nous ne sommes pas encore revenus à la période d’avant-pandémie.
Une réussite significative
En nous penchant sur les chiffres, nous constatons alors une chose : la France affiche l’une des reprises les plus fortes au niveau mondial, et sur le marché national, la part de film français vient concurrencer la part de films étasuniens. Sur la moyenne 2017-2019, la part de marché des films français était de 37.2 %, là où aujourd’hui, elle est de 39.8 % ! Cela représente à peu près 71.9 millions d’entrées, signe d’une industrie qui affirme ses capacités économiques et artistiques face à la superpuissance hollywoodienne.
Notons que notre reprise est plus forte qu’en Italie, qu’aux USA, qu’en Chine, qu’en Allemagne et qu’au Royaume-Uni. Au niveau des films français les plus vus, sans surprise, nous retrouvons le très nul Astérix et Obélix : l’Empire du Milieu, mais aussi Anatomie d’une Chute, les Trois Mousquetaires, Miraculous, Tirailleurs, Mon Crime, Je Verrai Toujours vos Visages, Alibi.com 2.
Diversité et efficacité des productions
Des films à la qualité variable — même si nous y retrouvons la Palme d’Or à 1.3 millions d’entrées ! — mais également de genres très variés, avec des films historiques, des films d’animations, des films d’enquête, des comédies… dont certains marqués par une vision artistique singulière. Il semblerait qu’il y ait de la place pour les films originaux, indépendants, singuliers, malgré ce qu’en disent les grands studios.
Du côté des films étasuniens, nous notons la grande performance de Barbie et Oppenheimer, avec 5.84 et 4.44 millions d’entrées respectivement, une bonne nouvelle pour ces films de divertissements, intrigants au niveau de leur narration, leur mise en scène, et leur portée populaire. Super Mario Bros se pose en tête de tous les classements, avec son box-office de 1.3 milliard d’entrées à l’échelle mondiale. Nous noterons enfin la discrète entrée de la Chine dans le top 10 mondial, avec non pas un mais deux films : 满江红 (Full River Red en anglais) et 流浪地球2 (la suite de The Wandering Earth, disponible sur Netflix). L’un est un thriller politique historique sur fond de complot, l’autre un film de science-fiction plus ou moins apocalyptique. Avec plus de 600 millions d’entrées chacun, ils viennent affirmer la place populaire toujours plus grande du public chinois à l’échelle internationale.
L’industrie cinématographique est donc à nouveau en mouvement, et malgré les difficultés, le cinéma reste un art populaire, surtout en France. Néanmoins, la bataille pour ne pas le laisser accaparé par les grands majors et les grandes sociétés de production continue.