Alors qu’une première journée de grève du secteur public avait eu lieu le 1er février, les 5,7 millions de fonctionnaires du pays ont à nouveau été appelés à se mobiliser ce mardi 19 mars 2024, pour exiger l’augmentation de leurs salaires.
Une mobilisation massive
À la tête du cortège parisien, qui s’élançait à 14h depuis la Place Edmond Rostand dans le VIe arrondissement, étaient visibles une multitude de professeurs, d’agents, de parents et d’élèves des établissements. Parmi eux, le lycée Blaise Cendrars de Sevran, mobilisé depuis près d’un mois pour que soit adopté le “plan d’urgence 93”. Le 6 mars, élèves et personnel de l’établissement avaient réalisé une vidéo sur TikTok dénonçant les conditions d’étude et d’enseignement dans le département, visionnée près de 3 millions de fois sur l’application.
Derrière les Séquano-Dionysiens, ce sont des milliers de travailleurs issus de toutes les professions du public, de l’administration aux écoles en passant par la santé et la culture, qui marchaient ensemble d’un pas déterminé derrière les bannières de l’intersyndicale.
Au-delà de la capitale, plus de 120 manifestations se sont déroulées aux quatre coins du pays, regroupant des masses de fonctionnaires, au rendez-vous pour faire valoir leurs droits.
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Salaires, inflation, manque de postes, réformes : une colère justifiée
Alors que le gouvernement annonçait récemment 10 milliards d’économies, les syndicats réclament une hausse généralisée des salaires. Huit d’entre eux ont cosigné un communiqué alertant sur une « urgence salariale » et déplorant « l’absence de toute perspective de mesures générales d’augmentation des rémunérations dans la fonction publique dans un contexte d’inflation encore soutenue ».
Au-delà de la question salariale, chaque profession s’est déplacée avec ses propres mots d’ordre. Ainsi, c’était l’occasion pour les travailleurs de l’Éducation nationale, dont près de 47% d’entre eux étaient en grève le 1er février selon le Snes-FSU, de revendiquer la création de postes, alors que le budget du ministère a récemment été écorché de 700 millions d’euros, et de dénoncer les politiques gouvernementales comme l’instauration de “groupes de niveau” au collège ou la réactionnaire réforme du baccalauréat professionnel.
Les travailleurs de la Santé réclament la hausse du point d’indice face à l’inflation galopante. Les infirmiers libéraux, qui se sont joints au mouvement, demandent la revalorisation des “lettres clés”, donc de la rémunération de leurs actes médicaux.
En finalité, les fonctionnaires en lutte, mardi, se sont mobilisés pour que leur paye soit à la hauteur de leur activité, mais également un cadre plus large : celui de la défense de nos services publics et de notre modèle social, sans cesse remis en cause par le gouvernement libéral. Lorsque le professeur et l’infirmier sont sous-payés, c’est l’ensemble des citoyens qui sont pris pour cibles : solidarité.