Fête de la musique : un événement populaire

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Fête de la musique : un événement populaire

Pour les jeunes, elle sonne comme une date importante du calendrier. En effet, intervenant juste après le bac et à la toute fin des examens du 2ᵈ semestre pour les étudiantes et les étudiants, la fête de la musique est le rendez-vous pour relâcher la pression après une année intense. 

Un temps de fête pour les jeunes

Elle est aussi l’occasion pour beaucoup de jeunes d’aller voir de multiples concerts aussi variés les uns que les autres gratuitement. Avec une précarité qui augmente en flèche, le budget “sortie culturelle” est toujours celui qui pâtit en premier. Le 21 juin est donc un moment de partage de la musique quand le reste de l’année un concert coûte rapidement très cher. 

Dans les quartiers populaires, elle résonne d’autant plus. Souvent organisé par la ville lorsque l’ambition est mise, ce sont parfois des concerts de grands artistes du moment qui sont proposés gratuitement aux jeunes. Alors, la fête de la musique se transforme un peu comme un grand rassemblement de quartiers à l’image de la fête des voisins. 

Une fête aussi pour les artistes amateurs

Le 21 juin n’est pas seulement une occasion de voir des concerts pour un public. Elle est aussi un temps où les groupes amateurs peuvent se produire. Trouver des dates de concerts relève souvent du parcours du combattant, d’autant plus lorsque l’on souhaite être rémunéré. Alors une fois dans l’année, ce n’est pas uniquement la fête de la musique que l’on entend partout, mais bien la fête de la musique amateur où tous les styles résonnent ensemble et à chaque coin de rue. 

Mettre les moyens dans une politique culturelle ambitieuse

On pourrait très vite se féliciter et se dire que c’est suffisant. Cependant, il y aurait encore bien plus à faire. 

La musique et son accès ne doivent pas se limiter à une seule soirée. Énormément de jeunes écoutent quotidiennement de la musique, sur diverses plateformes payantes. Pourtant, peu d’entre eux peuvent aller régulièrement voir des concerts ou encore jouer d’un instrument tant les coups sont élevés. 

Même si les politiques culturelles en faveur de la musique portent leurs fruits, les enfants issus des CSP+ restent majoritairement représentés dans l’ensemble des dispositifs non obligatoires (type : classe à horaires aménagés, danse, musique, théâtre…). 

Il faut réussir à mettre en place une politique ambitieuse qui met à disposition les moyens nécessaires pour que les jeunes puissent accéder à la musique. Comme pour le sport, pourquoi ne jamais aller voir de concert alors que l’on apprend la musique à l’école ? Voir l’œuvre, sans entrer dans la théorie du choc malrucien, peut créer des intérêts et, avec du travail, des passions pour la musique. 

Un marché dominé par les superproductions 

Les moyens doivent être mis sur la table afin de démocratiser la musique et les arts en général. Les artistes, nous n’en manquons pas, mais les moyens qui vont avec sont absents. Tant de groupes restent dans l’ombre des grosses productions qui créent un monopole de la mise sur le marché de certains artistes plutôt que d’autres. 

Ce sont ces boîtes de productions qui décident de qui fera la tournée des zéniths et qui sera disque d’or en faisant entrer les artistes dans des moules. 

Le service public, aujourd’hui trop faible pour les concurrencer, doit pourtant réussir à jouer son rôle en popularisant les artistes plus méconnus et de tous les styles. La balance doit pouvoir pencher de l’autre côté. 

Une fête marquée par l’histoire 

Depuis des siècles et dans plusieurs pays, le 21 juin, jour du solstice d’été, est célébré dans des fêtes païennes. Bien connue maintenant pour être la date de la fête de la musique, l’association entre art et nature a souvent raisonné à travers le monde et les esprits. Un lien qui s’explique par bien des analyses souvent étudiées par les philosophes. Que cela soit parce que la musique n’est que l’expression de la nature par la reproduction de sons. Ou par l’esprit de fête qui réside dans l’expression artistique comme dans celle de l’arrivée des moissons. L’art et la nature ont souvent fait de paire et l’histoire de la fête de la musique n’y échappe pas. 

Sur une idée originale de Joel Cohen musicien américain, en 1982, Jack Lang, ministre de la Culture, institutionnalise la date du 21 juin comme celle de la fête de la musique. Elle se traduit par une journée et soirée où des groupes de musique jouent dans la rue ou dans des lieux de vie, et cela, de manière complètement gratuite. 

Une première expérimentation avait eu lieu le 10 juin 1981, menée par André Henry à l’occasion de l’arrivée au pouvoir de Mitterrand et pour célébrer le discours du 10 juin 1936 de Léo Lagrange sur les loisirs. À l’échelle d’une grande place parisienne, le concert avait réuni 100 000 personnes. 

Aujourd’hui, la fête de la musique est parfaitement ancrée dans les esprits. Elle s’est même exportée dans plus de 120 pays ! 


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