L’année 2022 ne fut pas synonyme d’avancées contre l’homophobie. C’est ce que pointe SOS Homophobie dans son dernier rapport, basé sur 1506 témoignages, parut le 16 mai dernier.
Rejet dans l’espace public
Ces témoignages transcrivent une hausse des agressions de toutes sortes, à fortiori dans divers contextes, les commerces et autres lieux publics notamment. Plus globalement, c’est le rejet auquel peuvent être confrontées les personnes LGBTI qui est souligné. Lequel s’accompagne d’agressions verbales et physiques ainsi que d’autres pratiques participant à une dynamique de harcèlement.
En entreprise comme au sein du milieu scolaire, les discriminations envers les personnes LGBTI ne diminuent pas. Les témoignages sont accablants. Rapportant des paroles tenues telles que « je vais te tuer, lesbienne de merde ! » ou encore « tu es homo par dépit, car tu n’as pas trouvé le bon ».
Internet, facteur aggravant
De son côté, la Fondation Jean Jaurès souligne que « 70 % des signalements sont faits pour des infractions liées à la haine en ligne et 30 % correspondent à des faits qui ont lieu dans l’espace physique ». La situation s’aggrave puisque les atteintes à la dignité par l’intermédiaire des réseaux sociaux représentaient 89 % en 2022 contre 63 % en 2021.
Constatons par là que le manque évident d’ambition politique en matière d’encadrement des plateformes numériques cause un vrai problème, notamment pour les personnes LGBTI.
Pour que cela change, le développement des services publics semble être la clé, de l’éducation à la vie affective et sexuelle à la tranquillité publique.
Dix ans après le mariage pour tous et toutes, la lutte contre les discriminations doit continuer de permettre une plus grande banalisation de l’homosexualité.