En 2021, des chiffres en hausse pour les LGBTphobies

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En 2021, des chiffres en hausse pour les LGBTphobies

Le rapport 2022 de SOS homophobie comme les dépôts de plainte témoignent d’un haut niveau de violence contre les personnes LGBTI.

À partir de 1515 témoignages de violences LGBTIphobes, l’association SOS homophobie a établi, comme chaque année, un rapport sur les LGBTIphobies. L’organisation bientôt trentenaire insiste sur la hausse des faits de transphobie. Celle-ci est expliquée par une amplification des polémiques sur la transidentité. C’est particulièrement le cas à l’école, où une circulaire a été diffusée demandant l’accord parental pour genrer correctement les élèves trans. Ceux-ci ont été davantage exposés aux violences l’année passée.

Selon SOS homophobie, les contextes des violences sont d’abord en ligne, puis en famille et dans l’entourage proche, ainsi que dans le travail, le voisinage et les services. Comme en 2020, les périodes de confinement ont conduit à des situations de cohabitation forcée pour des jeunes, favorisant les violences intrafamiliales.

Des plaintes en hausse

Les chiffres de la police sont différents de ceux de l’association, mais ils montrent aussi une augmentation des violences LGBTIphobes. 3 790 actes anti-LGBT+ ont été enregistrés par les services de police et de gendarmerie en 2021, soit une hausse de 28 % par rapport à 2020. Ces statistiques sont établies à partir des dépôts de plainte.

Les plaintes concernent majoritairement des diffamations ou injures, suivies par des atteintes physiques non sexuelles et des menaces. Les victimes portent plainte essentiellement pour des violences commises dans les lieux publics. Selon les chiffres de police, le nombre de crimes et délits anti-LGBT+ a doublé en 5 ans. Cependant, ils ne représentent qu’une faible part des faits réellement commis, comme le rappelle le site vie-publique :

« Dans l’enquête Cadre de vie et sécurité, les violences à caractère anti-LGBT+ touchent 7 000 personnes chaque année, les menaces 25 000 et les injures 160 000. Ces victimes portent rarement plainte ».

Faibles avancées des droits

L’année 2021 a pourtant vu l’adoption d’une loi prohibant les thérapies de conversion, et celle de la loi bioéthique ouvrant l’accès à la Procréation médicale assistée (PMA) aux couples de femmes et aux femmes seules. Dans le même temps, des propos LGBTIphobes se sont invités dans le débat public, à l’occasion de la polémique à propos de la circulaire de l’Éducation nationale sur les enfants trans, ou de la candidature d’extrême droite de Zemmour nourrissant les fantasmes et l’hostilité autour du « lobby LGBT ». 

Ainsi les quelques timides avancées législatives en 2021 n’ont pas suffi à générer un climat politique et sociétal plus favorable aux personnes LGBTI.


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