“Le pétrole et le gaz sont des dons de Dieu.”
Après avoir vérifié que les mot “pétrole” et “gaz” ne figuraient pas dans la Bible, nous croyons pouvoir dire que la COP 29 à Bakou a débuté dans une ambiance d’hérésie climatique. Ilham Aliyev, le dirigeant de l’Azerbaïdjan, a introduit la conférence internationale en donnant le ton : le monde n’est pas réuni ici pour endiguer le réchauffement de la Terre.
L’an dernier, la COP 28 de Dubaï était déjà analysée comme une gigantesque farce. Cette année, les observateurs disent avoir assisté à la pire première semaine de l’histoire des COP. Face aux militants de la cause climatique, réduits au silence, des centaines d’émissaires du secteur fossile chuchotent aux oreilles des délégations diplomatiques.
Certaines d’entre elles ont déjà quitté la table des négociations. C’est le cas de l’Argentine, dirigée par le libertarien climatosceptique Javier Milei, qui menace de faire sortir son pays de l’Accord de Paris après une discussion avec un Donald Trump fraîchement réélu. Ce départ fait craindre une réaction en chaîne, dans le cas où d’autres pays oseraient prendre les mêmes décisions.
À quelques jours de la clôture de la COP, le sujet qui a concentré les débats est le fameux “nouvel objectif collectif quantifié”. En langage profane, il désigne l’aide financière apportée, par les pays riches, aux pays en voie de développement menacés par le dérèglement climatique.
Les négociations sont acharnées concernant le montant de cette dotation. Alors qu’elle s’élève actuellement à 100 milliards de dollars, les pays susceptibles de la percevoir s’échinent à la faire monter à 1 300 milliards de dollars. Évidemment, les principaux payeurs, les pays dits occidentaux, refusent une telle augmentation. La ministre Agnès Pannier-Runacher suggère un élargissement des États contributeurs : elle mentionne les pays du Golfe, la Corée du Sud, la Chine…
Rien d’étonnant à ce que cette édition 2024 exaspère Simon Stiell, le directeur exécutif de la Convention dans le cadre de laquelle se déroulent les COP. Face aux exercices de bluff et de mensonge pratiqués par les délégations, il n’est sûrement pas le seul à espérer que les puissants cessent de jouer avec la planète…