L’annonce des membres du nouveau gouvernement, le 21 septembre, a permis de connaître le nom de la nouvelle locataire de l’Hôtel de Roquelaure. Christophe Béchu cède la place à Agnès Pannier-Runacher au ministère de l’Écologie. Cette vétérane de la macronie, qui a occupé plusieurs postes gouvernementaux, est identifiée comme l’une des plus qualifiées de son camp dans le domaine environnemental.
La nouvelle “ministre de la Transition écologique, de l’Énergie, du Climat et de la Prévention des risques” était auparavant en charge de plusieurs dossiers en lien étroit avec l’environnement. Celle qui rêvait de magie en parlant des usines alors qu’elle était ministre déléguée chargée de l’Industrie a été promue, en 2022, ministre de plein exercice en charge de la transition énergétique.
Toutefois, elle a été rétrogradée à l’arrivée de Gabriel Attal à Matignon. Celle qui est alors devenue ministre sans portefeuille déléguée auprès du ministre de l’Agriculture fait, en effet, partie de ces “macronistes de gauche”. Réservée quant à la loi “immigration” de décembre 2023, c’est elle qui a le mieux caché son opposition au projet. Bien qu’elle déclarait encore, début septembre, qu’elle était “une femme de gauche” et que “le NFP n’a pas le monopole de la gauche”, Agnès Pannier-Runacher intègre aujourd’hui l’exécutif le plus à droite depuis Nicolas Sarkozy.
Son maintien dans des fonctions plus prestigieuses suscite donc l’étonnement. Elle fait sûrement partie, comme Didier Migaud, le nouveau Garde des Sceaux, de ces cautions d’ouverture à gauche qui ne trompent personne. Coincée entre Macron, Barnier et Le Pen, exposée à une austérité de plus en plus proche, il est difficile de concevoir qu’Agnès Pannier-Runacher puisse donner à la politique écologique du gouvernement une inclinaison vers la gauche.
