La tenue de la COP 28 à Dubaï a suscité de nombreuses craintes chez les observateurs du monde entier. Celles-ci, à mi-chemin de ce sommet climatique annuel, se sont révélées légitimes.
Malgré des premières annonces encourageantes au début de la COP, les échanges entre les États se sont cristallisés, sans surprise, autour de l’avenir de l’énergie fossile. Les nouvelles du mois de décembre incitent pourtant à réaliser des progrès : nous apprenons que l’année 2023 a été la plus chaude jamais relevée, que les émissions de CO2 dues aux énergies fossiles continuent de grimper, tout comme le nombre de décès provoqués par ces dernières.
La personnalité anti-science du président Al-Jaber, représentant à lui seul la doctrine environnementale des Émirats, aura donc bel et bien eu des conséquences sur le déroulement de la COP. Les lobbyistes sur place sont quatre fois plus nombreux qu’à Charm el-Cheick l’année dernière, et l’on constate déjà qu’ils pèsent avec force dans les tractations.
Jusqu’au week-end dernier, pourtant, les signaux étaient bons. Cent-seize pays se sont engagés à tripler les capacités mondiales d’énergies renouvelables. Macron s’est engagé dans le sens d’une préservation des forêts, ainsi que pour le triplement des capacités d’énergie nucléaire en 2050, au côté d’une vingtaine d’États.
Mais le rêve s’arrête là où les énergies fossiles arrivent. À l’heure de faire le bilan de l’Accord de Paris issu de la COP 21, les propositions comme l’interdiction des nouvelles centrales à charbon en 2030 ou même la programmation d’une sortie des énergies fossiles reste taboue.
Compte tenu des difficultés prévisibles qui continueront de jalonner le sommet jusqu’au 12 décembre, il faudra veiller au résultat des négociations, qui risque de refléter les doutes partagés sur la sincérité de cette COP.