Clôture des candidatures MonMaster, le comité d’éthique s’inquiète

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Clôture des candidatures MonMaster, le comité d’éthique s’inquiète

Lundi 24 mars, c’était le dernier jour de dépôt des candidatures sur MonMaster, la plateforme qui met en place, à l’instar de Parcoursup, la concurrence entre les étudiants et étudiantes pour la poursuite de leurs études. 

Le manque de transparence dénoncé 

Pour la première fois, le comité d’éthique et scientifique de Parcoursup et MonMaster a rendu un avis sur la plateforme. Il énonce la nécessité d’une meilleure transparence des critères de sélection des candidats et candidates. 

Le rapport souligne également comment MonMaster met en place une sélection accrue. La possibilité pour les formations de classer et de refuser les candidates et candidats entraîne une limite d’accès équivalente à un concours, qui ne dit pas son nom. L’accès à une formation n’est donc pas défini par la capacité d’accueil. On observe ainsi plus de 33 000 places vacantes en 2024, sur le nombre de places offertes par Mon Master, soit 19%. Et cela, alors que 27 700 étudiantes et étudiants se sont retrouvés sans master cette même année. 

La communication du gouvernement qualifie la plateforme de garantie d’un “droit à la poursuite d’études”, ou même d’“outil pour simplifier la vie” des étudiantes et étudiants. Pourtant, nous assistons bien à un renforcement de la sélection sociale dans l’enseignement supérieur et de la recherche. 

De nombreux étudiants et étudiantes se retrouvent en incapacité de continuer leurs études. C’est 15% de jeunes qui sont exclus de l’enseignement supérieur par MonMaster. Et cette sélection s’inscrit dans la continuité d’une première phase, nommée Parcoursup, qui, elle, exclut 31% des bacheliers de l’enseignement supérieur. Ce tri social et géographique, condamne la jeunesse au déterminisme social. 

Une concurrence entre établissements 

Cette mise en concurrence concerne aussi directement les établissements et les formations. La loi de finance pour 2025, amplifie la crise financière des universités, avec 1,2 milliard de coupes dans le budget de l’Enseignement supérieur et la recherche. La sélection universitaire crée, dans le même temps, des déséquilibres entre établissement et nuit à la pluralité de l’enseignement. 

Cette situation pousse de nombreux étudiants et étudiantes à privilégier l’enseignement privé, les coûts de ce dernier restant une solution de repli pour une minorité privilégiée. 

La sélection renforce la logique libérale de destruction des universités qui précarisent toujours un peu plus la jeunesse. 


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