Durant tout l’été, si vous êtes passés de ville en ville et de village en village, vous avez peut-être eu la chance de croiser la route d’une fête populaire et locale.
Il n’est pas rare que les municipalités, quelle que soit leur taille, organisent durant l’été une journée de fête et des concerts. L’objectif est souvent de célébrer la culture locale et d’offrir aux habitants et habitantes des activités culturelles durant l’été.
Une politique culturelle et patrimoniale
Entre traditions et choix politiques, ces journées sont des choix ambitieux répondant aux exigences des droits culturels.
Une culture locale forte et liée au tourisme
D’une part, elle reflète une culture locale forte et permet de la valoriser.
Cette pratique semble aller dans le sens d’une alternative à la tendance d’uniformisation de la culture résultant notamment des plateformes de streaming et des produits mainstream.
En Bretagne, par exemple, beaucoup de villes célèbrent la culture bretonne, mais aussi la mer. Ces festivals, apparus généralement avec le début du tourisme au 19ᵉ siècle, tiennent ces thématiques d’une histoire patrimoniale et économique. La thématique de la mer, pour la Bretagne, paraît évidente lorsqu’une partie de l’économie tient de la pêche.
Une histoire qui ne date pas d’hier
Pour sortir de la Bretagne et de ses traditions, les festivals sont, dès le 18ᵉ siècle, d’abord religieux et charitables, avant de devenir essentiellement musicaux et enfin de s’ouvrir à tous les domaines. Nous pourrions revenir encore plus loin sur les origines avec, notamment, les rites païens liés à l’agriculture.
Ils ont ensuite connu un essor touristique grâce à la mise en place des congés payés. Les millions de Français voyageant à travers la France passaient alors de travailleurs, à travailleurs en vacances en quête de fêtes joyeuses et populaires.
Une politique culturelle ambitieuse
Au-delà des festivals culturels au sens patrimonial, ces journées de fêtes sont aussi l’occasion de proposer des concerts et autres art-vivants gratuitement aux populations.
Dans la même veine que la fête de la musique, ces événements ont pour ambition de donner accès à la culture et aux loisirs.
Alors que 40 % de la population n’est pas partie en vacances cet été, ces fêtes sont des moments de respiration pour les foyers les plus précaires.
Des fêtes à préserver
La politique sur le fil
Si beaucoup de festivals locaux sont ancrés dans les traditions, pour les plus récents, se basant sur une idéologie d’accès à la culture, un changement de politique peut venir tout bouleverser. Ces changements politiques se traduisent notamment par des coupes budgétaires parfois drastiques dans les caisses de la culture.
À l’image des centaines de festivals supprimés en 2015 après les élections municipales de 2014.
Une importance économique
Pour beaucoup de villes moyennes et de villages, ces moments sont aussi importants d’un point de vue économique. En effet, l’afflux de personnes permet chaque année à une date clé de dynamiser les commerces et restaurants de ces villes.
En outre, ils permettent à des artistes du coin de se produire sur scène avec une rémunération à la hauteur. Au-delà de la rémunération, il s’agit aussi de tout un système de communication et de merchandising qui peut se mettre en place à la faveur des artistes.
Un fragile équilibre qu’il faut préserver
Que les décisions soient politiques ou financières, ces festivals doivent en être préservés. Ce maillage culturel est une richesse pour la France. Captant souvent un public départemental, ce sont des rassemblements populaires dont nous manquons cruellement aujourd’hui.