Le 14 juillet 1953 à Paris, le Parti communiste français et la CGT organisent, comme chaque année depuis 1936, un défilé pour commémorer la prise de la Bastille. Ce défilé véhicule un message de paix et de justice sociale, loin du défilé militaire des Champs Élysée.
Un cortège de 20 000 manifestants algériens participe à cette manifestation avec notamment les militants indépendantistes du MTLD (Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques).
Une violence inouïe
Durant la manifestation, le cortège algérien subit de nombreuses attaques de militaires en permission. La police ne procède à aucune interpellation sur les militaires violents. À l’issue de la manifestation dispersée par ces scènes de violence, la police elle-même ouvre le feu intentionnellement et sans sommation sur les militants du MTLD qui venaient déposer pancartes et drapeaux dans leur camion.
Ces violences, commises par des militaires en permission et des policiers en service, causent sept morts et plus d’une cinquantaine de blessés. Parmi les morts, on compte six ouvriers algériens.
Abdallah Bacha 25 ans, ouvrier dans une usine d’encriers, Larbi Daoui 27 ans, manœuvre et domestique, Abdelkader Draris 32 ans, ouvrier métallurgiste, Mouhoub Illoul 20 ans, Tahar Madjène 26 ans et Amar Tadjadit 26 ans, ainsi qu’un ouvrier français de la CGT, Maurice Lurot 41 ans.
Par la suite, les autorités tentent de faire passer le massacre pour des émeutes. Le gouvernement dépose même une plainte pour rébellion et violence. Le procès des policiers aboutit à un non-lieu.
Un devoir de mémoire et une nécessité de reconnaissance
Face au crime que fut le massacre du 14 juillet 1953, de nombreuses forces ne veulent pas laisser l’oubli s’installer. La mémoire de cette tragédie reste un combat constant face à la xénophobie et au racisme entretenus par l’extrême droite dans notre pays.
Jusque-là, seule la Mairie de Paris a officiellement reconnu le crime du 14 juillet 1953. La semaine dernière, à l’occasion des 70 ans du massacre, Le PCF et le MJCF ont à nouveau exigé la reconnaissance officielle par le président de la République de la responsabilité de l’État dans cette tuerie.
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