Malgré une diminution dans le coût des fournitures scolaires pour la rentrée 2024 (-12,7 % au collège et 6,8 % au lycée), cette baisse des prix reste insignifiante et n’efface en rien la forte inflation des années précédentes. En moyenne, la rentrée scolaire coûte par enfant 236 euros dans l’élémentaire, 324 euros au collège et 398 euros au lycée. En comparaison, le coût du panier moyen en 2013 pour la rentrée scolaire en élémentaire était de 124 euros par enfant.
Le travail ne suffit plus pour payer la rentrée
Cette hausse des prix n’est en rien justifiée par l’augmentation des salaires, car en 2013 le salaire médian d’un français était de 1 667 euros, aujourd’hui celui-ci s’élève à 1.850 euros par Français. Le prix des fournitures scolaires a augmenté de 90 % contre une hausse de salaire de seulement 10 %. La rentrée scolaire prend ainsi une place de plus en plus importante au sein des ménages. Alors que le travail ne suffit plus pour payer la rentrée et les factures, les dividendes versés aux actionnaires n’ont jamais été aussi élevés.
Et comme à chaque fois, ce sont les classes les plus précaires qui sont les plus touchées. Pour pallier cela, le gouvernement a mis en place depuis 2009 l’ARS (allocations rentrée scolaire). Celle-ci couvre près de 3 millions de familles. À hauteur de 416,40 € par enfant âgé de 6 à 10 ans, 439,38 € par enfant âgé de 11 à 14 ans, et 454,60 € par enfant âgé de 15 à 18 ans.
La majorité présidentielle, la droite et l’extrême-droite cherchent depuis plusieurs années à diaboliser l’ARS et à manipuler l’opinion publique en invisibilisant la nécessité de ces aides. « C’est une aide uniquement pour la rentrée scolaire. Pas pour acheter la dernière paire d’Air Max ou le dernier Iphone», se lamente ainsi le chroniqueur de BFM Mehdi Guezzar. « Cette allocation a été détournée de son but premier […] Il y a une partie des parents qui utilisent cette allocation pour d’autres achats que ceux réservés à l’ARS. Il y a des gens que ça intéressent de toucher cette allocation avant leur départ en vacances », ajoute-t-il.
L’ARS comme pansement
Mehdi Guezzar et d’autres caricaturent les classes moyennes et se placent en juges, donnant des conseils sur comment dépenser cette aide. Par cette posture, ils cherchent à nous faire oublier la nature de l’ARS et son utilité principale. Dans les faits, plusieurs études de la Caisse d’allocation familiale citées par franceinfo montrent que la quasi-totalité des bénéficiaires de l’ARS la dépensent dans l’achat de fournitures scolaires et de vêtements.
Aussi, le coût de l’école s’étend tout au long de l’année : en moyenne, une année coûte 1310 euros (cantine, assurances, périscolaires…)
En voulant restreindre l’ARS, la droite creuse chaque année un peu plus les inégalités sociales entre les jeunes. Alors que cette aide reste insuffisante et ne permet pas de garantir le droit fondamental à l’éducation qui devient chaque année un peu plus un luxe. L’ars n’est aussi pas équitable : 2 enfants sur 3 sont exclus de cette aide, laissant des familles face à une rentrée dont le coût est très élevé… Par ailleurs, l’État laisse à des collectivités la charge de la gratuité de certaines fournitures, comme à Bordeaux où celle-ci sont gratuites pour les cp.
Enfin, l’ARS ne couvre pas la rentrée des plus de 18 ans, des étudiants, des redoublants, des personnes CNED…