Un nouveau rapport qui accable le gouvernement 

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Un nouveau rapport qui accable le gouvernement 

Année après années, rapport après rapport, les discriminations genrées concernant la formation et l’emploi des jeunes n’ont toujours pas été éradiquées. Cette fois-ci, c’est le récent rapport du centre d’étude et de recherche sur les qualifications (CEREQ) qui montre que les choses n’ont presque pas bougé en sept ans, ce qui remet en cause les politiques publiques du gouvernement qui se veut être le plus ardent défenseur de la cause féministe.

Une politique toujours aussi patriarcale

Alors que le gouvernement et le candidat Macron avait fait de la lutte contre les inégalités salariales entre les hommes et les femmes son principal cheval de bataille lors des précédentes campagnes présidentielles, force est de constater que les femmes sont toujours moins bien rémunérées que les hommes, même en début de carrière. En effet, selon le CEREQ, le salaire médian des jeunes hommes est de 1625 € alors que celui des jeunes femmes est de 1500 €, soit un écart relatif de 8 % et même lorsque les femmes exercent des postes à responsabilité, elles restent moins bien payées que les hommes.

Cet écart de salaire résulte aussi d’une discrimination genrée mise en place dès le début de la scolarité et encouragée par le gouvernement qui, par sa réforme du Lycée professionnel, va encore accentuer ce phénomène. Cette discrimination mise en œuvre dès l’école cantonne les jeunes femmes dans des formations « dite féminine » comme le soin ou l’aide à la personne où les métiers sont psychologiquement éprouvants, mal rémunérés et précaires alors que les hommes se voient orientés vers des formations scientifiques ou techniques leur assurant un métier stable et un salaire décent.

De plus, les femmes subissent toujours autant les temps partiels qui les maintiennent dans une précarité insoutenable alors que les hommes eux sont peu exposés à ce type de contrat, ce qui renforce encore le phénomène d’inégalité salariale. 

Le rapport du CEREQ résume bien le constat que nous faisons de ces nombreuses politiques publiques : « Ainsi, l’avantage salarial des hommes, comme leur accès plus important à la catégorie des cadres et moins à celle des professions peu qualifiées, s’amplifient de sorte que plafond de verre et plancher collant ne vacillent toujours pas ».

Un gouvernement aux abonnés absent

Le gouvernement, au lieu de s’attaquer à ce problème qui gangrène la société française, préfère regarder ailleurs. Il va même jusqu’à accentuer ce phénomène à travers les récentes réformes du bac et du lycée professionnel qui renforce la précarité des jeunes femmes vues comme une main d’œuvre idéale pour le patronat. Cet enjeu d’égalité réelle entre les hommes et des femmes méritent mieux que des effets d’annonces, il est temps que le gouvernement applique enfin la loi de 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, et la fasse respecter par le patronat afin d’enfin d’éradiquer les écarts de salaire indécents. 

Contrairement au gouvernement néolibéral d’Emmanuel Macron, les organisations de gauche et les syndicats estime qu’il est urgent de réagir à ce problème sociétal qui allie un capitalisme prédateur et un patriarcat toujours omniprésent dans la société française.


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