La pratique sportive féminine est encore largement sous-développée par rapport à la pratique masculine. Les femmes sont également largement sous-représentées dans les instances dirigeantes au sein des fédérations, aux postes d’encadrement technique, de fonction d’arbitrage ou de juge.
Beaucoup moins de licenciées femmes que d’hommes
En France, nous avons un peu plus de 13 millions de licencié.es dans les clubs sportifs. Néanmoins, malgré ce poids plutôt important sur l’ensemble de la population française, on ne retrouve pas la même proportion entre les femmes et les hommes. Les femmes sont 4 946 303 licenciées sportives, et les hommes 8 149 839 licenciés.
Selon un recensement de l’INJEP, en 2021, les femmes ne représentent que 37,8 % du total de licencié.es en France. De plus, la part de licences féminines a diminué en 2021 (37,8 % en 2021 contre 39,0 % en 2020). C’est dû en partie à la chute du nombre de licences de l’UNSS qui est la première fédération sportive par le nombre de féminines.
Dans les instances dirigeantes et les médias
La loi du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, promue par le ministère des Sports, est loin d’être suffisante et ne règle absolument pas tous les problèmes. En effet, selon cette loi, il devrait y avoir un minimum de représentation de 25 % pour les deux sexes sur les 110 fédérations sportives. Seulement, il existe encore 8 fédérations qui ne sont pas dans les clous.
Il y a également une légère progression dans la représentation des femmes parmi les consultant.es sportif.es : elle représentait 7 % en 2012, 14 % en 2014 et enfin 16 % en 2018, ce qui est encore loin d’être suffisant.
Dans les sports mixtes
Nous avons différents sports mixtes, les plus connus étant les sports mécaniques, la voile, la pétanque ou encore les échecs. Pour les sports mécaniques, toujours aucune femme n’a pris le départ d’un Grand Prix depuis 1992.
On compte également toutes les courses de voile au large telles que la Solitaire Urgo du Figaro ou encore la Route du Rhum. Mais les femmes y sont bien moins nombreuses que leurs homologues masculins. Et cela ne va pas en s’améliorant : en 2016, aucune navigatrice n’avait pris le départ de la 6e édition du Vendée Globe aux Sables-d’Olonne. Une première depuis 1992.
Pour la pétanque et les échecs, elles ne sont malheureusement pas nombreuses au niveau professionnel et encore moins au niveau amateur.
Quand l’argent prime sur les performances
Le sport est devenu, depuis des années, une affaire qui tourne pour les capitalistes.
Daniel Bilalian, directeur des sports à France Télévisions entre 2005 et 2016, expliquait le faible taux du sport féminin à l’écran par l’audience :
« Le vrai problème est économique, car le public qui s’intéresse de près aux sports est plutôt masculin et l’on sait que la publicité se fait autour d’eux. Même s’il y a de plus en plus de femmes qui suivent les compétitions sportives, la majorité de l’audience reste masculine ».
Autrement dit, le sport féminin n’intéresse pas les hommes.
Dans le monde de l’audiovisuel, si on n’a pas d’audience, on n’a pas de sponsors et sans sponsors, pas de financement.