Le 5 novembre 2024, le groupe Michelin a annoncé la fermeture de deux usines à Cholet et Vannes, et la suppression de plus de 1400 emplois. Dans un secteur industriel déjà particulièrement sinistré en France, la bourgeoisie continue de faire la guerre aux travailleurs.
L’annonce de la mort des deux usines est arrivée comme un coup de massue pour les salariés. Pour le groupe, elle répond à des impératifs économiques. Leurs parts sur le marché des pneus de camions et de camionnettes auraient chuté en raison de l’arrivée de nouveaux concurrents, moins chers. C’est encore une fois le sempiternel couplet sur le manque de compétitivité de ses salariés que nous sort Michelin. Pourtant, comme l’indique la CGT Michelin dans un communiqué, « le groupe se porte très bien. » et enchaîne les records de profits ces dernières années. 2024 ne fait pas exception à la règle puisqu’il « prévoit encore 3.4 milliards de résultats […] soit autant qu’en 2022. »
Depuis mardi, les travailleurs ont décidé de s’engager dans la grève afin d’installer un rapport de force avec l’employeur. La CGT Michelin appelle ainsi depuis hier, jeudi 7 novembre, à la « grève illimitée. » Si les salariés de Michelin sur les usines de Cholet et Vannes se mobilisent bien évidemment pour leurs emplois et « refusent de se laisser jeter dehors comme des chiens », le reste du groupe n’est pas en reste. À Clermont-Ferrand, siège social du groupe, les travailleurs ont également engagé la grève par solidarité avec leurs collègues.
Pour la CGT Michelin, le groupe a « largement les moyens de maintenir tous les emplois » car il n’est pas en difficulté. Ils ciblent les actionnaires du groupe pour lesquels les choix stratégiques et les aléas des ventes ne sont que des moyens d’accroître les bénéfices et donc les dividendes qui leur sont versés. Tout cela est pour le syndicat un choix pur et simple de destruction de l’emploi par une entreprise pourtant gavée au CICE.
D’après Michelin, le dispositif a servi à relocaliser de l’emploi en France dans la branche de Recherche et Développement. Force est de constater que cela n’empêche pas la destruction de l’emploi. En attaquant la distribution de ces aides non conditionnées, nous pourrons forcer le capital à respecter les travailleurs et leur dignité au travail.