La terre a tremblé à plusieurs reprises lundi en Turquie et en Syrie. Les deux pays meurtris comptent leurs morts dans un bilan qui semble s’alourdir à chaque heure passée.
La zone particulièrement sujette aux tremblements de terre a néanmoins vécu deux séismes d’une force rarement connue auparavant. L’Organisation mondiale de la santé estime que 23 millions de personnes pourraient être touchées par les secousses.
Quand secours rime avec politique
Dans toutes catastrophes naturelles, une part de politique ressort. Ainsi, dans une région déjà meurtrie par la guerre entre le régime de Bachar Al-Assad et les rebelles syriens, le conflit entre Ankara et les Kurdes, mais aussi le terrorisme, la tragédie de lundi n’y échappe pas.
En effet, une des villes considérées comme opposante par le régime turc a dû attendre deux jours pour voir arriver enfin les secours.
Les habitantes et habitants jugent ça d’un œil sévère et pensent avoir été punis par la capitale. Accusations graves qui résonnent à quelques mois à peine de nouvelles élections.
La peur et l’incertitude des populations sont largement exacerbées. Comme dans les camps de réfugié·e·s qui, face à la violence des séismes, ont vu les installations précaires du camp s’effondrer.
Pour cette population déjà précaire, c’est la double peine. Après avoir connu l’exil de la guerre, elle voit arriver au compte goûte l’aide internationale pourtant essentielle dans ces régions fragilisées par les affrontements.
Dans une région aussi conflictuelle, on peut se demander comment vont se dérouler les prochaines semaines, et si toutes les populations vont pouvoir recevoir l’aide dont elles ont besoin.
La communauté internationale parfois frileuse à envoyer de l’aide en Syrie au vu du régime en place a, à de nombreuses reprises, souhaité préciser qu’il s’agissait d’une aide aux populations et non un soutien au régime.
Et pour voir encore plus loin, la reconstruction risque d’être longue et compliquée alors que les tensions déjà existantes pourraient se retrouver exacerbées face à l’explosion de la pauvreté et la répression des régimes.
