Alors que le salon de l’auto à Paris bat son plein, une question nous taraude : comment redresser l’industrie automobile française ? Sur fond de délocalisation à la chaîne, de désindustrialisation chronique, de financiarisation de l’économie et de guerre commerciale avec la Chine, le secteur se porte mal en France, et plus largement en Europe.
Forvia, Valéo, Dumarey Powerglide, Inteva, Walor… Le nombre d’équipementiers automobiles annonçant des licenciements dans l’hexagone est énorme. L’avance technologique que prennent les constructeurs chinois, notamment sur la bascule vers l’électrique, inquiète au plus haut point. “Ils ont 10 à 15 ans d’avance sur les Européens” reconnaît Luc Chatel, directeur de la plateforme de l’Automobile (PFA). En Chine, l’État planifie la production et met en place une stratégie intégrée, c’est-à-dire que les grandes entreprises contrôlent toute la production, de la matière première à la livraison au client. En France, nous faisons exactement l’inverse en sous-traitant, notre industrie automobile pullule d’équipementier.
C’est certain, le virage vers l’électrique va nécessiter des changements stratégiques dans l’industrie automobile. Aujourd’hui, force et de constater que nous sommes incapables de regarder plus loin que le bout de notre nez, en laissant faire les entreprises, qui elle réflechissent avant tout à la rentabilité. Nous avons besoin d’un État stratège pour sauver notre industrie, c’est vrai bien au-delà de la voiture, comme le montre le scandale du doliprane et de Sanofi. La jeunesse est prête à prendre toute sa place dans ces réflexions, il s’agit tout de même de l’avenir du pays !
Chaque année, 600 000 lycéens s’orientent vers des filières professionnelles. Revalorisons-les ! En 2024, Parcoursup a encore désorienté des tonnes de jeunes. 47 000 jeunes se sont même retrouvés sans solution. Si nous voulons une industrie qui se tient debout, nous allons avoir besoin d’avoir la jeunesse la mieux formée possible. Ayons de l’ambition pour nos filières générales comme professionnelles, planifions, formons. C’est la condition sine quo non pour pouvoir prétendre jouer dans la cour des puissances industrielles.