Alors que la tension n’en finit pas de monter autour du budget des universités, des aventuriers bourgeois en quête de sensations fortes ont choisi de saccager l’université de Rennes 2. Drôle de manière de se faire entendre.
Le coût des réparations s’élève à plusieurs centaines de milliers d’euros et à une fermeture de plusieurs semaines de certains amphis. Des réparations qui seront aux frais d’une université déjà en déficit. En prime, plusieurs projections prévues dans le cadre d’un festival ont été annulées. Auriez-vous envie de vous mobiliser lorsque l’image qui est renvoyée est celle-ci ?
La réponse est non. Car si ce groupe a pu se faire plaisir, il a surtout privé des milliers de jeunes de semaines de cours, voire les a contraints à un retour au distanciel. D’ailleurs, ce ne sont pas seulement les étudiantes et étudiants qui sont pénalisés ; l’université, au-delà d’être un dédale de couloirs et de salles, est un outil de travail et de création.
Le message envoyé avec des actes pareils est délétère pour notre vision de la jeunesse. Le savoir, c’est l’émancipation. L’université est un lieu privilégié de diffusion et de développement de l’esprit critique. Cet espace d’émancipation va mal, car chaque année les capitalistes s’attèlent méthodiquement à le briser. Morceau par morceau, notre richesse commune est démantelée au lieu d’être partagée et renforcée.
Notre ambition doit être de permettre à chaque jeune qui le souhaite de pouvoir faire des études, le plus loin possible. Notre ambition doit être de favoriser une recherche publique qui fait avancer la société dans le sens des besoins humains.
Pour réussir à obtenir des victoires, il faut construire un mouvement majoritaire et donc révolutionnaire. Car être révolutionnaire ou “radical”, ça ne veut pas dire saccager notre outil. Cela impose d’unir, d’être toujours plus nombreux et majoritaires avec les travailleurs et les travailleuses. Et que l’on s’accorde, une assemblée générale à 50 avec un chien en tribune, ce n’est pas la démocratie.
L’enseignement supérieur et la recherche sont essentiels pour notre avenir. Nous valons mieux que ça.