Rugby : Cruelle désillusion pour le XV de France

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Rugby : Cruelle désillusion pour le XV de France

Attendue depuis des semaines, la Coupe du Monde avait fait une entrée en fanfare le 8 septembre dernier dans un match épique entre les bleus menés par Antoine Dupont contre les All Blacks d’Ardie Savea. 

L’équipe de France y tenait un rôle de favorite étant entrée dans la compétition avec une dynamique exceptionnelle et des phases préparatoires concluantes qui s’étaient soldées par un bilan de quatre victoires pour une défaite contre l’Écosse avec un XV largement remanié.

La phase de poule avait tout de même largement servi de répétition générale à la majorité des équipes favorites, ne voyant apparaître que quelques surprises comme celle de l’élimination directe de l’Australie au profit d’une belle équipe des Fidji. Notons aussi la belle performance du Portugal, petit poucet européen de la compétition, qui a réussi le bel exploit d’obtenir un match nul contre la Géorgie avant de remporter son premier match du trophée Webb Ellis contre les mêmes Fidji sur un solide 24-23.

L’illusion d’un inversement des pôles

Ce qui semblait alors marquant dans la compétition, c’était le retournement géographique qui semblait s’opérer à la fin de cette phase de poule. L’hémisphère sud s’étant, de manière générale, effacé au profit d’un hémisphère nord conquérant qui, pour la première fois depuis la création de la Coupe du Monde en  1987, finissait cette phase sur un ratio de victoire positif de 75 %. Un ratio qui peut paraître banal, mais c’est sans oublier qu’encore huit ans auparavant, l’hémisphère sud avait remporté, pour la deuxième fois après 1991, 100 % des affrontements !

Un constat qui semblait s’appuyer sur des moyennes de points extrêmement faibles pour les équipes favorites de l’hémisphère sud (Argentine, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud) mais qui ne s’est pas concrétisé dans les phases finales. En effet, sur les quatre équipes européennes présentes, trois ont subi un revers, dont les deux favorites, l’Irlande et la France. 

Cette désillusion ne nous laissant que l’Angleterre, survivante d’un duel anthologique contre les Fidji, pour les demi-finales, mais une équipe anglaise qui semble encore trop fragile pour se voir soulever un deuxième trophée Webb Ellis après celui de 2003 alors qu’elle était portée par un certain Johnny Wilkinson.

L’équipe de France peut-elle avoir des regrets au vu de ce constat ? Sans doute, avec l’une, si ce n’est la meilleure génération de son histoire, le XV de France pouvait concrètement avoir des vues sur le titre suprême du rugby international. Néanmoins, si les bleus ont échoué à garder la coupe à la maison, ils pourront au moins avoir la fierté d’avoir réussi quelque chose de plus grand encore : nous faire rêver. Un rêve qui va se prolonger jusqu’au printemps prochain avec le Tournoi des Six Nations où les bleus sont grandement favoris, d’autant que l’Irlande vient de perdre son maître à jouer fraichement retraité, Johnny Sexton.

Une réussite audiovisuelle qui met la gratuité du sport en avant.

Pour clore cet article, il est intéressant de mettre en avant la réussite que représente cette Coupe du Monde entièrement diffusée gratuitement. Le premier match du XV contre les All Blacks avait vu 15,5 millions de téléspectateurs se mobiliser devant leur télévision, celui contre l’Uruguay 11,7 millions, contre la Namibie, c’était 10 millions et enfin l’Italie avait mobilisé 13 millions de spectateurs.

Une réussite incontestable qui a notamment vu les meilleurs scores d’audience de TF1 et qui, on l’espère, va permettre de développer l’image du rugby dans un hexagone où il est encore parfois trop absent pour un sport qui met en avant les valeurs de fraternité et de fair-play. 


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