Réforme du lycée professionnel : 170 heures de cours en moins sur les trois ans de formation

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Réforme du lycée professionnel : 170 heures de cours en moins sur les trois ans de formation

Plus de temps en entreprise, moins en classe. Voilà la devise de la réforme du lycée professionnel, dont un volet important entrera en application à la rentrée. Sur les trois ans de formation, c’est près de 170 heures de cours qui seront amputées aux élèves, a dénoncé mercredi le SNUEP-FSU. « On subit une rentrée où on offre moins à celles et ceux qui ont le plus besoin d’école » s’est accablé Axel Benoist, cosecrétaire général du syndicat, à l’occasion d’une conférence de presse sur Paris.

Cette drastique diminution du nombre d’heures passées en classe est directement liée à la suppression hebdomadaire de deux heures de cours en seconde et en première, mais aussi au “parcours différencié” introduit sur les six dernières semaines de terminale. À la fin de leur scolarité, les élèves auront effectivement le choix de poursuivre leur formation au lycée ou de passer cette période en entreprise, à l’occasion d’un stage présenté comme un “tremplin” avant leur entrée sur le marché du travail. Ce véritable tri ne tend qu’à renforcer les inégalités face au baccalauréat, puisque les élèves restés en classe seront, a priori, bien plus préparés aux épreuves.

Plus généralement, la diminution des heures de cours ne peut être décorrélée de la hausse du temps passé en entreprise, aux dépens de la préparation nécessaire au passage du diplôme, qui reste pourtant le premier rempart contre le chômage, comme l’a rappelé mercredi Axel Benoist.

Les stages ne sont pas plus formateurs qu’ils ne sont encadrés. Quant à leur rémunération (50 à 100 euros par semaine de stage), elle est entièrement prise en charge par l’établissement scolaire, et non par l’organisme d’accueil (par ailleurs, des centaines de milliers d’élèves attendaient encore de recevoir leur dû en fin d’année). En outre, l’augmentation du temps de stage au détriment des cours permet d’offrir au patronat une main-d’œuvre gratuite et malléable, qu’il peut à terme utiliser en lieu et place de l’emploi.


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