Les États-Unis sont reconnus comme étant les financeurs majeurs de “l’effort de guerre” israélien à Gaza. Mais sont-ils les seuls à profiter de ces massacres pour engraisser leurs marchands d’armes ? Qui vend encore des armes à Israël après ces décennies d’irrespect du droit international, de colonisation, de politiques d’apartheid et de massacres insoutenables ?
États-Unis, Allemagne, Royaume-Uni : des soutiens indéfectibles
Nous l’avons dit, les États-Unis sont évidemment les plus grands fournisseurs d’armes à Israël, ils représentent 68 % des importations d’armes du pays entre 2013 et 2022. Et comme cela ne suffisait pas, le Sénat américain a approuvé début février un projet de loi engageant 14 milliards de dollars pour soutenir les opérations militaires d’Israël à Gaza. Le tout malgré une contestation très forte de la population américaine, et notamment des milieux universitaires.
L’Allemagne a quant à elle massivement étendu ses licences d’exportation d’armes vers Israël, passant de 32 millions d’euros en 2022 à 303 millions d’euros approuvés en novembre. Ce fois dix impressionnant des importations militaires vers Israël, en réaction aux attaques du 7 octobre, n’a pas subi de remise en cause depuis la fuite en avant du gouvernement d’extrême droite Israélien à Gaza et la qualification de “risque de génocide” de la Cour internationale de Justice.
Dans une moindre mesure, nous trouvons le Royaume-Uni et le Canada. Ces alliés constants d’Israël continuent les livraisons d’armes malgré la situation, avec respectivement 474 millions de livres, soit 594 millions de dollars d’exportations militaires pour le Royaume-Uni depuis 2015 et 84 millions pour le Canada.
La France, profiteuse de guerre honteuse
Maintenant que la France ose parler de cessez-le-feu et qu’Emmanuel Macron s’est enfin exprimé dans les colonnes de l’Humanité contre l’offensive Israélienne à Rafah, il est temps d’examiner si la France allie les actes à la pratique.
Car malgré ce durcissement de la position française contre la politique Israélienne à Gaza, aucune sanction n’a été entreprise, le gouvernement entretient le flou, et notamment sur les ventes d’armes. Une situation incompréhensible en tenant compte du fait que la France est signataire du Traité sur le commerce des armes qui lui interdit de vendre des armes si elle a « connaissance […] que ces armes ou ces biens pourraient servir à commettre un génocide, des crimes contre l’humanité, des violations graves des Conventions de Genève de 1949, des attaques dirigées contre des civils ou des biens de caractère civil et protégés comme tels, ou d’autres crimes de guerre ».
De fait, le gouvernement ne peut plus feindre d’ignorer les multiples violations du droit international d’Israël, ni le risque de génocide, depuis les conclusions de la Cour internationale de Justice.
Des chiffres précis sur les exportations d’armes décidées par la France vers Israël en 2023 ont été demandés par le sénateur communiste Fabien Gay et seize importantes ONG, dont Amnesty International, Human Rights Watch, Médecins du monde et Oxfam. Des requêtes restées jusque-là sans réponse.
Les trop rares réactions
Certains pays ont, eux, cessés ces exportations, mais pour de diverses raisons qui sont parfois éloignées d’une réelle prise de conscience de la gravité des massacres en Palestine.
Les Pays-Bas, par exemple, faute de pouvoir compter sur un zeste d’humanité du nouveau gouvernement d’extrême droite en place dans le pays, c’est un tribunal qui a suspendu la livraison de pièces de F-35, un avion militaire utilisé pour bombarder la bande de Gaza. La justification de la Cour étant qu’ “Il est indéniable qu’il existe un risque évident que les pièces exportées du F-35 soient utilisées pour commettre de graves violations du droit humanitaire international”.
Toutefois, les conclusions de la CIJ ont poussé certains pays à prendre leurs responsabilités. Le Japon, par exemple, qui a cessé son partenariat avec le fabricant d’armes israélien Elbit Systems, invoquant simplement que le gouvernement japonais soutenait le rôle de la Cour internationale de Justice. Et enfin, la Belgique, l’Italie et l’Espagne qui ont tous les trois cessé leurs exportations, invoquant la décision provisoire de la CIJ selon laquelle Israël pourrait plausiblement commettre un génocide à Gaza.