La ficelle est si grosse qu’elle ressemble à une corde. Empêtré dans la crise de la réforme des retraites, le gouvernement allume un contre-feu en s’en prenant aux étrangers, aux personnes « qui peuvent toucher des aides, les envoyer au Maghreb, alors qu’ils n’y ont pas droit. »
Pâle imitation du discours sur « le bruit et l’odeur » de Jacques Chirac, Bruno Le Maire tente, une fois de plus, de monter les gens les uns contre les autres.
La France traverse une véritable crise de l’accueil des migrants. Quelle réponse apporte le gouvernement ? Centre de rétention administrative, chasse aux migrants, parcours administratif kafkaïen, recul permanent des droits, et maintenant stigmatisation dans les médias.
Nous devons y opposer un accueil solidaire et digne, à l’image de la France que nous voulons.
La situation administrative des travailleuses et travailleurs sans-papiers est une hérésie. Ces personnes cotisent, travaillent ici, elles doivent pouvoir vivre ici. La sécurité sociale les reconnaît comme cotisants, mais l’État refuse de reconnaître leur existence. Stupide.
Nous devons les régulariser, leur donner immédiatement un titre de séjour leur permettant de ne plus vivre dans la peur, et à terme, leur permettre d’accéder à la nationalité française pour celles et ceux qui le souhaitent et qui en remplissent les conditions, qu’il faudra simplifier.
L’accueil digne et solidaire ne se résume pas à la situation administrative. Investissons considérablement dans nos services publics pour pouvoir proposer un accompagnement social, juridique et médical aux primo-arrivants sur notre territoire qui en ont besoin.
L’insertion par l’emploi ou la formation doit être un des piliers de l’intégration des personnes arrivant en France. Cependant, sans logement stable, sans un état de santé stable, sans une situation administrative stable, le travail ou la formation peuvent parfois sembler éloignés, et ne sont pas des priorités.
Une politique d’accueil digne devra prendre en compte la situation globale des étrangers pour répondre autant à notre ambition en tant que nation qu’aux besoins des exilés.
Répondre à la crise de l’accueil du pays est possible. C’est même une nécessité. Le gouvernement est loin d’être à la hauteur, pire, il dégrade la situation. Ils méprisent le peuple en colère, ils s’assoient sur la démocratie, ils impulsent une politique de maintien de l’ordre plus que contestable, et maintenant ils tiennent des propos contre les étrangers. S’ils voulaient faire élire Marine Le Pen en 2027, ils ne pourraient pas faire mieux.
